Le tribulus (Tribulus terrestris) appartient à la famille des Zygophyllacées. Le genre Tribulus ne compte que quelques espèces parmi lesquelles l’européenne, Tribulus terrestris, qui est la plus répandue ainsi que l’antillaise, Tribulus cistoides, qui se rencontre dans les Caraïbes. Très largement répandue en Asie, l’utilisation de Tribulus terrestris a gagné la France pour ses vertus thérapeutiques notamment dans le domaine sportif.
Le tribulus, stimulant hormonal
Tribulus terrestris, tribule terrestre, croix de Malte, croix de chevalier, escarbot, macre, herse, saligot terrestre ou chota-gokhru est donc une plante vivace herbacée, velue, à la racine pivotante lui permettant d’aller puiser un peu d’humidité en profondeur puisque le tribule craint le froid et se plait en sol aride, chaud, pauvre, inculte. Ses longues tiges rampantes lui permettent de s’étendre sur plus de 1m de circonférence, rendant d’ailleurs la plante envahissante dans certaines parties du globe comme en Amérique du nord.
Les tiges portent des folioles avec de petites feuilles ovales, alternes, et des fleurs jaunes solitaires comptant 5 pétales s’épanouissant d’avril à septembre. Celles-ci donnent naissance à des fruits épineux, en capsules, très durs, en forme de croix de Malte à 5 branches, avec des graines pointues très résistantes dont le pouvoir germinatif peut durer jusqu’à 7 ans.
Ces fruits contiennent des flavonoïdes (astragaline), des tanins, des alcaloïdes (tribulustérine), des glucosides (tribulosides) et surtout des saponines qui ont une action sur l’axe hypothalamo-hypophysaire et les gonades. Elles augmentent le taux de testostérone, de lutéine (LH) et de DHEA.
Les vertus médicinales du tribulus
Ce sont les vertus toniques et stimulantes du système hormonal qui font la renommée des fruits, graines, racines et parties aériennes du Tribulus en phytothérapie, depuis qu’il s’est dit dans les années 1980, que les haltérophiles bulgares gagnaient tous les podiums grâce à l’utilisation de cette plante. Cependant rien n’a été prouvé scientifiquement.
Les fruits sont utilisés de manière traditionnelle dans les médecines chinoises et indienne depuis des millénaires, pour des préparations ayurvédiques aphrodisiaques et pour soigner les troubles du système reproducteur.
L’amélioration de la fertilité et des dysfonctionnements hormonaux ainsi que le renforcement du système sexuel sont dus à l’augmentation du taux d’hormone LH provoqué par le Tribulus. Il favoriserait donc également l’augmentation de la masse musculaire et le potentiel énergétique.
Des études tendent à confirmer que le Tribulus préviendrait et améliorerait les troubles cardiovasculaires (hypertension, maladies coronariennes).
En cas de fatigue générale, de baisse d’immunité, le Tribulus agirait vraiment comme un tonique.
Le tribule terrestre s’achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasin diététique ou nature. La plante se présente et s’utilise de différentes façons :
- en extraits normalisés à 40% de saponines, en poudre (délayée dans un jus de fruits ou un yaourt), en gélules : selon les indications du pharmacien, sans excéder 1,5g/jour,
- en infusion ou décoction : moins fréquemment utilisé.
Le Tribulus a un effet photosensibilisant qui rend contre-indiquée l’exposition au soleil. Quant aux personnes ayant des problèmes hépatiques, elles ne doivent pas recourir à cette plante.
Le tribule terrestre se révèle toxique pour les animaux, et plus particulièrement pour les brebis chez lesquelles des troubles hépatiques et rénaux se déclareront.
Attention aux épines acérées et dures des fruits : elles peuvent crever les pneus d’un vélo ! D’ailleurs, les fruits auraient été utilisés comme arme meurtrière en Afrique australe, après avoir été enduits d’une autre plante servant aux poisons des flèches, comme le précise l’ouvrage de deux pharmaciennes : 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs* – Identification, principes actifs, modes d’utilisation. Dr Claudine Luu, docteur en pharmacie et phytothérapie et Dr Annie Fournier, docteur en pharmacie, spécialisée en phytothérapie et thérapies de la relaxation, y présentent 300 plantes choisies pour leurs nombreuses utilisations en médecine naturelle (description, historique, variétés d’usages dans les différents domaines de la phytothérapie, posologies, précautions d’emploi).
*(Editions Terre vivante – 9 novembre 2020 – 672 pages – 49 €)
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
(crédit photos : Forest and Kim Starr – CC BY 2.0)
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