Le mucuna (Mucuna pruriens syn. Dolichos pruriens) appartient à la famille des Fabacées. Le genre Mucuna compte au moins 80 espèces de plantes grimpantes à feuillage persistant, herbacées, à tiges ligneuses ou arbustives, poussant dans les régions tropicales du monde entier. Certaines sont appréciées pour leur intérêt ornemental ou alimentaire. L’une de ces espèces, Mucuna pruriens (pruriens pour ses poils irritants favorisant un prurit), est particulièrement intéressante pour ses vertus thérapeutiques.
Le mucuna, dopaminergique
Mucuna pruriens, pois mascate, pois velu, poil à gratter, haricot pourpre, pois du Bengale ou « Atmagupta » (en Inde), parmi les nombreux noms qui lui sont attribués, est donc une plante annuelle grimpante à la croissance rapide, qui peut atteindre 15m de hauteur : elle est d’ailleurs parfois considérée comme envahissante. Le climat chaud et humide, très lumineux, dont elle a besoin ne lui est pas accessible en France, elle n’y est pas cultivée ou très rarement.
Ses tiges ramifiées portent des feuilles alternes, trifoliées, lancéolées, vert gris. Des fleurs blanches ou pourpres regroupées en longues grappes pendantes s’épanouissent en octobre dans leur milieu d’origine. Une gousse de 10cm se forme, par la suite, contenant les graines, et couverte de poils très urticants.
Déjà il y a 4500 ans, la médecine ayurvédique utilisait le mucuna pour équilibrer les 3 doshas et traiter différentes pathologies et douleurs (anémie, dysenterie, aménorrhée, parasites intestinaux, morsure de serpent…).
La pois mascate (graine et intérieur de la gousse) contient du lévodopa ou L-dopa, substance qui augmente le taux de dopamine, des alcaloïdes, des composés phénoliques, des tanins. Il est une source importante de magnésium et phosphore, contient beaucoup de potassium, de calcium, de fer, de manganèse, de zinc et de cuivre.
Les soies irritantes qui recouvrent les gousses contiennent de la mucunaïne, une enzyme extrêmement irritante, à l’origine du prurit.
Les vertus médicinales du mucuna
Ce sont les vertus antiparkinsoniennes des graines réduites en poudre qui font la renommée du mucuna en phytothérapie puisqu’il agit comme précurseur de dopamine : les tremblements et mouvements incontrôlés des membres du corps s’expliquent par une carence en dopamine, ce qui explique l’effet du pois mascate sur les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, ainsi que sur les sujets âgés victimes d’un déficit neurologique.
L’action dopaminergique du mucuna se révèle intéressante également en cas de stress, insomnie et certains types de dépression dues à un manque de dopamine, neurotransmetteur majeur pour l’équilibre nerveux.
En cas de troubles de l’érection, de troubles de la fertilité, de manque de libido, le pois mascate permet d’augmenter la testostérone au détriment de la prolactine, ce qui induit sa qualification d’aphrodisiaque…
Par extension, comme inducteur de production d’hormone de croissance, le mucuna va favoriser la prise de masse musculaire chez les sportifs.
Le pois mascate s’achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasins nature. Il se présente et s’utilise de différentes façons :
- en poudre, gélules, extraits de plante standardisé (EPS) ou teinture-mère, standardisés en L-Dopa, en cure, selon les indications du naturopathe ou pharmacien,
- en homéopathie, Dolichos pruriens, obtenu à partir des poils irritants des gousses, sert à soulager les démangeaisons intenses liées à l’eczéma, surtout lorsqu’elles sont aggravées la nuit dans un environnement de chaleur sèche : posologie selon les indications du médecin ou pharmacien.
Le pois mascate dans l’alimentation
Les pois torréfiés et broyés sont utilisés, notamment au Mexique, pour remplacer le café, tandis qu’au Ghana les graines réduites en farine servent à épaissir les sauces.
Le mucuna contient une forte teneur en protéine, ce qui l’a rendu intéressant dans l’alimentation animale ainsi que comme fourrage.
Enfin, comme toutes légumineuses, le mucuna permet d’enrichir les sols en azote lorsque la plante est utilisée comme engrais vert.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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