Cet article a été précédemment publié le 7 mars 2021 et a été mis à jour avec de nouvelles informations.
Le projet Billion Agave est une stratégie révolutionnaire de régénération des écosystèmes récemment adoptée par plusieurs fermes mexicaines innovantes dans la région très désertique de Guanajuato. Avec votre soutien, nous avons été le premier groupe à faire un don à l’Organic Consumers Association pour soutenir ce projet crucial qui a maintenant fait ses preuves dans les régions arides vertes et fournit à la fois de la nourriture et des revenus à certains des agriculteurs les plus défavorisés du monde.
Cette stratégie combine la culture de plantes d’agave et d’espèces d’arbres compagnons fixateurs d’azote (comme le mesquite), avec le pâturage en rotation holistique du bétail. Le résultat est un système à haute biomasse et à haut rendement fourrager qui fonctionne bien même sur des terres dégradées et semi-arides. Un manifeste sur le mesquite est disponible en anglais1 et espagnol.2
Le système produit de grandes quantités de feuilles d’agave et de tiges racinaires – jusqu’à 1 tonne de biomasse au cours de la durée de vie de huit à dix ans de la plante. Lorsqu’elle est hachée et fermentée dans des récipients fermés, cette matière végétale produit un excellent fourrage pour animaux peu coûteux (2 cents par livre).
Ce système agroforestier réduit la pression du surpâturage des parcours fragiles et améliore la santé des sols et la rétention d’eau, tout en absorbant et en stockant des quantités massives de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique.
L’objectif de la campagne Billion Agave est de planter 1 milliard d’agaves dans le monde pour prélever et stocker 1 milliard de tonnes de CO2 déstabilisant le climat. La campagne sera financée par des dons et des investissements publics et privés.
Pourquoi Agave ?
Solution contre le changement climatique
Les plantes d’agave et les arbres fixateurs d’azote, densément intercalés et cultivés ensemble, ont la capacité d’attirer et de séquestrer des quantités massives de CO2 atmosphérique.
Ils produisent également plus de biomasse aérienne et souterraine (et de fourrage pour animaux) sur une base continue d’année en année que toute autre espèce désertique ou semi-désertique. Les agaves à eux seuls peuvent extraire et stocker au-dessus du sol l’équivalent en poids sec de 30 à 60 tonnes de CO2 par hectare (12 à 24 tonnes par acre) par an.
Idéal pour les climats arides et chauds, les agaves et leurs arbres compagnons, une fois établis, ne nécessitent aucune irrigation et sont fondamentalement imperméables à la hausse des températures mondiales et à la sécheresse.
Source d’alimentation du bétail
Les feuilles d’agave, pleines de saponines et de lectines, sont indigestes pour le bétail. Cependant, une fois leurs feuilles massives (riches en sucre) hachées finement via une machine et fermentées dans des récipients fermés pendant 30 jours, le produit final fournit un ensilage ou un fourrage nutritif et peu coûteux.
Cet ensilage d’agaves/arbres compagnons, combiné à la restauration des parcours dégradés, peut faire la différence entre la survie et la misère écrasante pour des millions de petits agriculteurs et éleveurs du monde.
Résistant à la sécheresse
Les agaves nécessitent peu ou pas d’irrigation. Ils prospèrent même dans les terres sèches et dégradées impropres à la production agricole en raison de leur voie photosynthétique du métabolisme acide crassulacé (CAM).
La voie CAM permet aux plantes d’agave d’extraire l’humidité de l’air et de la stocker dans leurs feuilles épaisses la nuit. Pendant la journée, l’ouverture de leurs feuilles (les stomates) se referme, réduisant considérablement l’évaporation.
Un nouveau modèle agroforestier
Un groupe pionnier d’agriculteurs mexicains transforme leur paysage et leurs moyens de subsistance. Comment? En plantant de manière dense (1 600 à 2 500 par hectare ou 2,47 acres), en taillant et en intercalant une espèce d’agaves à croissance rapide, à forte biomasse et à haut rendement fourrager parmi les espèces d’arbres préexistantes (500 par hectare) à racines profondes et fixatrices d’azote ( comme le mesquite), ou parmi les semis d’arbres plantés.
Lorsque les agaves ont 3 ans, et pendant les cinq à sept années suivantes, les agriculteurs peuvent tailler les feuilles ou pencas, les hacher finement avec une machine, puis fermenter l’agave dans des récipients fermés pendant 30 jours, en combinant idéalement les feuilles d’agave avec 20% de gousses et de branches de légumineuses en volume pour leur donner un taux de protéines plus élevé.
À Guanajuato, les mesquites commencent à produire des gousses qui peuvent être récoltées en cinq ans. En l’an 7, le mesquite et les agaves sont devenus une forêt assez dense. Dans les années 8 à 10, la tige de racine ou pina (pesant entre 100 et 200 livres) de l’agave est prête à être récoltée pour produire une liqueur distillée appelée mescal.
Pendant ce temps, les hijuelos (ou petits) produits par les plantes mères d’agave sont continuellement repiqués dans le système agroforestier, garantissant une croissance continue de la biomasse (et le stockage du carbone).
Dans ce système agroforestier, les agriculteurs évitent le surpâturage en intégrant le pâturage en rotation de leur bétail sur leurs parcours. Ils nourrissent leurs animaux en complétant le fourrage des pâturages avec de l’ensilage d’agave fermenté.
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