Les 500 ans de la Renaissance vont faire l’objet, en 2019, de nombreuses célébrations parmi lesquelles, au Domaine national de Chambord, l’exposition « Chambord, 1519-2019 : l’utopie à l’œuvre », qui reste l’évènement majeur exceptionnel des festivités de son demi-millénaire. Mais autour, divers projets se sont greffés pour enrichir cet anniversaire majestueux : parmi ceux-ci figure la création d’un potager en permaculture dont l’ouverture au public devrait coïncider avec celle de l’exposition, soit le 26 mai 2019.
Potager en permaculture à Chambord
Qui l’aurait imaginé il y a quelques années, le Domaine de Chambord se diversifie, s’ouvre et s’enrichit : après avoir recréé les jardins à la Française autour du château, une vocation nourricière a été retrouvée avec déjà la mise en culture de 5ha de vignes, l’implantation de 40 ruches, le pâturage de brebis solognotes et maintenant c’est au tour d’un potager en permaculture d’être créé dans les écuries de Chambord et sur une parcelle voisine (bâti au-dessus du château sur photo aérienne).
Baptiste Saulnier a été recruté par le Domaine de Chambord pour occuper le poste de chef de pôle maraîchage. Cet ancien sportif de haut-niveau en hockey sur gazon et ancien restaurateur sur Paris, admirateur du chef Alain Passard, s’est formé à la permaculture à la Ferme du Bec Hellouin de Charles Hervé-Gruyer, en Normandie.
Les jardins potagers de Chambord couvrent 5000m² au total (incluant le bâti) et le budget du projet est de 250.000 € pour 2 personnes et les aménagements. Aujourd’hui, ils sont en plein chantier dans les écuries du Maréchal de Saxe (ce qui explique la présence de vestiges de murs en enceinte), s’appuyant sur les plans dessinés par le paysagiste Rémi Algis, spécialisé dans la conception de jardins nourriciers conduits en permaculture :
- 4 carrés standardisés (1000m²) en bio-intensif, accueillant 40 cultures différentes,
- des fruitiers palissés, dont beaucoup de variétés anciennes,
- des niches écologiques (500m²) intégrant des plantes compagnes, médicinales, aromatiques,
- une serre en plastique (qui devrait à terme être en verre),
- un champ consacré à l’agroforesterie, avec culture d’engrais verts pour améliorer la fertilité et la structure du sol.
Aujourd’hui, du compost a été rapporté pour gagner du temps, mais le projet doit, à l’avenir être autonome au niveau des nutriments avec des cultures d’engrais verts, son propre compost, le fumier des écuries de la garde républicaine, etc. Par ailleurs, la forêt du Domaine pourra fournir le BRF (bois raméal fragmenté) pour servir de paillis afin que le sol ne reste jamais à nu.
Un réel projet entrepreneurial
Les jardins potagers de Chambord sont un vrai projet entrepreneurial : ils sont conduits en permaculture avec une approche bio-intensive car l’ambition du Domaine de Chambord est bien de poursuivre sa vocation nourricière et pédagogique :
- vocation nourricière puisque le potager fournira des paniers de légumes et fruits distribués en circuit court sur le principe d’une AMAP, dont les bénéficiaires seront le personnel du Domaine (160 à 200 personnes), les restaurants internes et locaux dont 2 étoilés, et les visiteurs avec un mini-marché…selon la production.
- vocation pédagogique puisque les jardins seront ouverts à la visite avec des guides nature du Domaine qui pourront faire découvrir les techniques permaculturelles aux visiteurs.
Ces potagers s’inscrivent dans un projet parfaitement complémentaire à l’esthétisme et à la rigueur des jardins à la française du Domaine de Chambord sur les pelouses uniformes desquels évolue silencieusement une tondeuse-robot que son constructeur Honda a baptisée du petit nom de Miimo…
(crédit photo 1 : Domaine national de Chambord (c) Olivier Marchant 2018 (9) / crédit autres photos : Binette&Jardin)
Écrit par Nathalie le 05/04/2019
Laisser un commentaire