Le chat peut souffrir de dépression, comme l’homme. Cette maladie, souvent sous-estimée, est pourtant très dangereuse et parfois mortelle. En effet, près de la moitié des matous dépressifs qui ne sont pas pris en charge finissent par ne plus avoir goût à la vie et se laissent mourir. Sortir un chat de la dépression nécessite un investissement important de son maitre, qui doit se montrer présent, attentif, tendre et patient à son égard. Encore faut-il en identifier les signes et en déterminer les origines. Découvrons les caractéristiques de la dépression féline pour agir comme il se doit
Mon chat souffre-t-il de dépression ?
Si les chats sont tout autant susceptibles que les humains de souffrir d’une dépression, les signes de cette pathologie sont relativement complexes à identifier. Rarement francs, ils s’apparentent à ceux d’une maladie généralement sans gravité ou à certains troubles comportementaux passagers. Pourtant, ces signes doivent vous alerter.
Voici les principaux symptômes qui peuvent être observés chez le chat dépressif.
- Une perte de l’appétit : le chat dépressif a tendance à bien moins manger qu’à son habitude. Certains matous vont même jusqu’à ne plus s’alimenter du tout.
- Une apathie et une inactivité : le chat se montre apathique, il n’est plus enclin à jouer ni à répondre à la moindre stimulation. Certains vont jusqu’à dormir une bonne partie du temps.
- L’insomnie : à l’inverse, bon nombre de chats dépressifs dorment très peu, bien moins qu’à leur habitude. Faute d’une activité physique suffisante, ils ne parviennent pas à trouver le sommeil et se montrent souvent d’une humeur maussade.
- Le manque d’hygiène : la dépression peut conduire l’animal à ne plus prendre soin de lui. Il n’est pas rare que ces petits matous perdent le réflexe de se toiletter. Leur poil a alors tendance à devenir gras et à dégager de mauvaises odeurs. Si cela dure, la peau se fragilise et des troubles cutanés peuvent survenir (eczéma, dermatites, etc.).
- Des « accidents » répétés : ce laisser-aller peut également se manifester au niveau des besoins. Le chat auparavant propre peut se mettre à faire ses besoins n’importe où. Ce critère est à prendre au sérieux, car cela signifie que le chat ne souhaite plus recouvrir ses besoins, un geste naturel qui lui permet de se protéger des prédateurs. En conséquence, le chat ne se préoccupe pas de sa propre survie.
- Les troubles comportementaux : certains chats atteints de dépression peuvent manifester différents troubles du comportement. Si des félins s’isolent, d’autres se montrent plus agressifs par exemple, y compris avec leurs proches.
Ces signes ne doivent pas être négligés. Au contraire, ils doivent vous alerter, car ils sont révélateurs d’un mal-être chez l’animal. Dans tous les cas, ils démontrent que quelque chose ne va pas. Mieux vaut consulter le vétérinaire pour lui en parler.
Pourquoi mon chat est-il atteint de dépression ?
Pour mieux accompagner le chat dans sa lutte contre la dépression, il est important que le maitre et le vétérinaire s’allient de manière à en trouver les origines. En effet, agir sur la cause de cet état sera plus efficace et plus favorable au mieux-être du matou.
Identifier la cause d’une dépression chez un félin peut être très difficile. Néanmoins, voici les origines les plus fréquemment rencontrées.
- Un changement soudain : le chat est un animal très routinier, territorial et qui se stresse très facilement au moindre changement. Attaché à ses habitudes, il peut être désorienté en cas de modification dans son environnement au point de développer une dépression. Un déménagement, l’arrivée d’un nouvel animal ou d’un bébé dans le foyer, la perte d’un proche, un gardiennage temporaire… les causes d’un changement sont nombreuses et peuvent impacter le chat plus durement qu’on ne le croit.
- L’ennui : souvent sous-estimé, l’ennui est un véritable fléau chez les félins, notamment chez les chats d’appartement. Si le maitre est souvent absent ou si le chat, habitué à se promener en extérieur, se retrouve soudainement privé de cette liberté, il peut s’ennuyer au point d’en déprimer. Il est recommandé de laisser à la portée de l’animal des jouets et de les varier afin de le stimuler régulièrement et de l’aider à s’occuper l’esprit tout en se divertissant. Mais certains chats s’ennuient plus vite que d’autres et se laissent alors aller à déprimer malgré tout.
- Un sentiment d’abandon : le chat s’attache très vite à ceux qui s’occupent de lui et qui sont, à ses yeux, les membres de sa famille. Un chat abandonné par une famille à laquelle il était attaché peut ressentir très durement ce délaissement et cette rupture, au point de tomber dans une dépression profonde, même s’il est ensuite recueilli par une nouvelle famille aimante et attentionnée. De même, un chat qui se sent délaissé par ses maitres trop peu présents peut en souffrir et se renfermer sur lui-même.
- Un sevrage trop précoce : le chaton écarté trop tôt de sa mère n’a pas encore eu le temps de se sevrer et d’apprendre les bases du comportement d’un chat. Perdu face au monde, il ne sait comment réagir et il se sent constamment en position de dominé, de faiblesse. La socialisation et la sociabilisation sont des étapes cruciales de la plus tendre enfance du petit félin qu’il est impératif de respecter pour éviter tout trouble du comportement à l’âge adulte susceptible de tourner en dépression.
- La perte d’un proche : nous l’avons déjà évoquée, mais la perte d’un proche, humain ou animal, est un déchirement pour le chat qui y était attaché. Ce sentiment de deuil est difficile à vivre, le vide laissé par le disparu ne pouvant être comblé. Le félin peut donc être amené à tomber en dépression.
Que faire si mon chat souffre de dépression ?
S’il est très difficile de sortir un chat de son état dépressif, ce n’est pas impossible. Plus le maitre agira tôt, meilleures seront ses chances de succès. Avant tout, il est nécessaire d’identifier la cause de cette dépression et d’agir en conséquence.
Le maitre du matou a un rôle de premier plan, puisque c’est à lui de redonner à son petit compagnon le goût de vivre. Les caresses, les câlins, les massages, les marques d’attention, les séances de jeux… tous ces actes de complicité et de tendresse sont importants et contribuent à stimuler le matou en peine. Il est important de se montrer patient, d’inviter le chat à participer sans le forcer.
N’hésitez pas à trouver une solution pour remédier à la dépression de votre animal, une maladie qui peut être, rappelons-le, mortelle ! Réaménagez son environnement (sans tout changer !) pour le stimuler, installez des jeux, des perchoirs ou encore des parcours. Consacrez-lui davantage de temps pour le jeu, les câlins et les caresses. Un nouveau petit compagnon est une aide parfois précieuse pour les matous endeuillés.
Parlez-en à votre vétérinaire ou encore à un vétérinaire comportementaliste qui pourra vous aider à mettre en place des solutions adaptées. En revanche, s’il est possible d’administrer des antidépresseurs animaliers au chat, seul son maitre pourra l’aider à se sortir de la dépression. Il faut donc agir sans attendre, quitte à prendre des jours de congé ou à annuler votre départ en vacances. N’oubliez pas que la santé et le bien-être de votre petit compagnon sont en jeu.
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