Dès sa naissance, le chiot s’attache tout naturellement à sa mère. Une fois qu’il est adopté, il va reporter cet attachement sur son propriétaire, qui devient sa nouvelle référence. En général, on estime que le détachement est opéré naturellement vers l’âge de 4 mois si le chiot reste avec sa maman ; il prend ainsi son envol et son indépendance. En revanche, quand l’animal est adopté dès l’âge légal, c’est-à-dire à 2 mois, il n’a pas encore pu opérer cette étape de détachement. En conséquence, l’attachement transféré à son maitre est très intense. Il est donc nécessaire de lui apprendre au fil du temps à savoir s’en détacher.
Cet apprentissage est essentiel pour le bien-être de votre animal, pour lui apprendre à mieux se sociabiliser, à mieux vivre dans son environnement et à mieux accepter votre absence lorsque vous n’êtes pas là. Vous lui éviterez bien des difficultés face à la solitude, notamment le développement de l’anxiété de la séparation. Bien entendu, cet apprentissage n’a pas pour objectif de détourner l’animal de son maitre, mais de l’aider à supporter la solitude en évitant de développer un sentiment d’hyper attachement.
Voici nos conseils étape par étape pour apprendre à votre chien à rester seul.
Conseil n°1 : Apprenez à votre chien à supporter votre éloignement lorsque vous êtes présent
La première étape est simple. Votre chien doit apprendre à supporter de rester seul dans une pièce de la maison ou dans votre jardin alors que vous vous trouvez dans une autre pièce. En effet, il n’est pas sain pour votre animal qu’il vous suive partout. Il doit être capable de bien vivre le fait de ne pas vous voir en permanence, et commencer par lui apprendre à supporter l’éloignement de quelques mètres est une première étape.
Pour ce faire, vous pouvez lui interdire une pièce de la maison par exemple. Ainsi, lorsque vous vous y rendez, il devra apprendre à vous attendre ailleurs et il découvrira ainsi que vous revenez toujours à lui et qu’il ne court aucun danger en votre absence. Vous pouvez également lui apprendre à aller se coucher dans son panier et à y rester, même si vous quittez la pièce.
Conseil n°2 : Initiez les contacts
Dans le cadre de l’éducation positive et bienveillante, on enseigne à l’animal la frustration. Le maitre est invité à ne pas répondre à toutes les demandes de son petit compagnon pour mieux l’aider à gérer ses absences. En effet, un chien à qui on répond toujours positivement ou négativement dès lors qu’il demande quelque chose ne comprendra pas qu’on ne lui accorde pas une attention constante. Ainsi, lorsque vous vous absenterez, il aura tendance à développer un comportement destiné à vous alerter (malpropreté, destruction, etc.) et à vous manifester son mécontentement.
Il importe que le maitre soit l’initiateur du contact. Pour ce faire, ne répondez pas à votre chien et ignorez ses demandes. Il ne faut pas se fâcher ni réagir d’une quelconque manière, mais l’ignorer et attendre qu’il passe à autre chose pour que cela soit efficace. Mais attention, il ne s’agit pas de le punir ou de le priver de quoi que ce soit. Dès qu’il est passé à autre chose, appelez-le à vous et proposez-lui le contact (la caresse, le jeu, la friandise, etc.). Il aura ainsi obtenu une réponse, mais c’est vous qui l’avez initiée. Il sera ainsi plus enclin à renoncer et à supporter votre absence.
Conseil n°3 : banalisez vos départs
Cette étape est essentielle pour apprendre au chien à accepter la solitude et vos absences. En effet, votre toutou sait quand vous vous apprêtez à quitter la maison, car il observe vos faits et gestes. S’il ne supporte pas de vous voir parti, il va alors ressentir un stress et développer une angoisse de la séparation.
Pour lui enseigner à accepter vos départs, banalisez-les. Pour ce faire, aidez-le à se détresser en effectuant de temps à autre les gestes associés à votre départ, mais sans départ. Concrètement, mettez votre manteau, puis reposez-le ; prenez votre sac puis reposez-le ; prenez vos clés puis reposez-les ; franchissez la porte d’entrée et fermez-la derrière vous, puis revenez après un temps court puis de plus en plus long.
En procédant ainsi, votre chien ne saura plus dissocier les vrais départs des faux. Il sera donc moins enclin à angoisser dès qu’il vous verra vous préparer à partir puisqu’il saura que vous pouvez revenir à tout moment.
Par ailleurs, quand vous partez véritablement de la maison, banalisez la situation. Il est donc préférable d’éviter les « au revoir » et les embrassades. Ne câlinez pas ou ne caressez pas votre chien pour lui dire que vous partez, car il risque de se sentir stressé et de percevoir votre comportement comme la confirmation que votre éloignement est anormal et qu’il doit être inquiet puisque vous cherchez à le rassurer. Quittez la maison sans rien dire, comme si vous alliez seulement chercher le courrier à votre boite aux lettres.
Conseil n°4 : Des absences plus positives
Lorsque vous vous absentez, n’hésitez pas à laisser un jouet agréable à votre chien, notamment un jeu qui distribue des friandises. Mieux vaut en revanche qu’il le trouve après votre départ pour ne pas associer le jouet à vos absences réelles. En outre, ce jouet ne doit lui être mis à disposition que lorsque vous partez et non en libre-service pour avoir du sens. Ainsi, lorsqu’il le trouvera après votre départ, ce jouet l’aidera à passer à autre chose en s’occupant utilement.
De même, évitez de quitter la maison avec un visage inquiet, triste ou avec la peur qu’il ne fasse une bêtise. Vous animal le percevra et risque d’être troublé et angoissé par vos craintes. Agissez donc normalement. Par ailleurs, si vous constatez qu’il a fait des bêtises en votre absence, ne le punissez pas et ignorez-les. Préférez suivre le principe du « pas vu, pas pris », car votre animal sera incapable d’associer la colère que vous manifestez à son encontre à votre retour avec sa bêtise passée. Il percevrait votre réaction comme une injustice et les bêtises auront tendance à se reproduire.
En outre, ne nettoyez pas devant lui ; attendez qu’il ait quitté la pièce pour ce faire. Et bien entendu, ne lui mettez jamais la tête dans ses « accidents » ; vous ne feriez que lui donner l’impression de lui montrer ce qu’il faut faire.
Conseil n°5 : Un espace réduit
Quand vous partez, évitez de laisser toute la maison accessible à votre chien. Il est généralement conseillé de lui permettre l’accès à certaines pièces équipées de jeux pour l’occuper et de tout son petit nécessaire indispensable à son bien-être et à son confort (couchage, alimentation, eau). Il sera ainsi moins tenté d’aller vadrouiller partout pour vous trouver, de vérifier chaque porte et fenêtre ou encore de faire des bêtises un peu partout si bêtise il doit y avoir.
Avant votre départ, si votre absence doit durer plusieurs heures, n’hésitez pas à le promener. Il aura ainsi fait ses besoins avant d’être renfermé – ce qui limitera le risque d’accident – et il se sera dépensé, ce qui l’incitera davantage à dormir quand vous serez parti et ainsi… à mieux supporter la solitude !
Laisser un commentaire