La permaculture est devenue la technique la plus mise en avant par tous les gens qui s’adonnent au potager, souvent pour la première fois, en étant soucieux de respecter l’environnement. Cependant, il faut savoir raison garder et ne pas s’enfermer dans un dogmatisme qui peut conduire à l’opposé du but recherché. L’état d’esprit permaculturel requiert une bonne connaissance et une observation de la nature qui nous entoure avec du bon sens dans la mise en œuvre des techniques de culture, comme le faisaient d’ailleurs les anciens autrefois, avant l’essor de l’agrochimie.
Des techniques de permaculture pour rendre un sol meuble
Parmi les techniques de permaculture bien connues, citons la culture en lasagne, mais aussi sur tapis de foin ou directement sur le tas de compost pour les courges, ce qui permet de « créer du sol » comme l’explique la cuisinière, photographe culinaire et « jardinière d’inspiration permaculturelle », Marie Chioca dans son ouvrage Mon fabuleux jardin en permaculture – Légumes, fruits, fleurs, petit élevage et art de vivre*.
Bien qu’elle ne se revendique pas « permacultrice », ce sont bien les principes de la permaculture qu’elle nous fait découvrir, appliqués à son jardin familial, avec des résultats spectaculaires. Pour chaque saison, elle donne de nombreux et précieux conseils de jardinage et de petit élevage sans tomber dans l’académisme ou l’injonction, ainsi que beaucoup de recettes pour passer du potager à l’assiette.
La culture des patates sur gazon
La technique des patates sur gazon, définie comme un « concept très rigolo », s’avère non seulement plus facile mais également très utile pour transformer un terrain enherbé en potager puisque le sol sera travaillé et aéré par le développement des pommes de terre (Solanum tuberosum) sans perturber la faune souterraine.
Pour commencer, déterminez l’emplacement enherbé que vous souhaitez rendre arable et, selon la hauteur de l’herbe, fauchez ou tondez la pelouse.
Au printemps, en mars ou avril, selon les régions, vous répartirez sur le terrain, tous les 30cm, en tous sens, des plants de pommes de terre, qu’il faudra recouvrir d’un peu de terreau, lui-même recouvert de la tonte plus ou moins sèche effectuée préalablement. Et recouvrez le tout d’un épais paillage (15cm) de paille ou de foin. Comme les pommes de terre aiment la potasse, un peu de cendre de bois éparpillée, favorisera la pousse des plants.
Certains ont recours à d’autres préparatifs : préalablement au dépôt des plants de pommes de terre, ils épandent, plusieurs semaines avant, un lit de compost pas encore totalement mûr, sur le sol, recouvert d’une couche de BRF (plus carboné) empêchant la pluie de lessiver le compost. Cela permet d’établir un lien entre ce compost et la terre de façon que les vers de terre et autres micro-organismes chargés de la décomposition fassent remonter les nutriments du sous-sol davantage vers la surface où les plantations s’en nourriront. Sur ces couches, les plants de pommes de terre sont ensuite enfouis.
Dans tous les cas, lorsque les plants atteindront 25 à 30cm, plutôt que les « butter » avec de la terre, vous ajouterez une épaisse couche de paille ou de foin isolant la future production de la lumière.
Patientez jusqu’à ce que les pieds fleurissent ou jusqu’à ce que les parties aériennes des pommes de terre fanent et jaunissent, en juin ou juillet, pour ramasser votre récolte ! Il ne vous restera plus qu’à étaler le paillage utilisé pour niveler le sol ou l’enlever pour le mettre sur le compost : vous remarquerez que votre terre est bien ameublie où se trouvaient les pommes de terre.
Il ne vous reste plus alors qu’à mettre une nouvelle culture comme des choux qui répondent bien à un précédent de pommes de terre. Cependant, si vous avez remarqué une population importante de taupins, ne mettez pas de légumes d’été, binez la surface du sol à plusieurs reprises, pour détruire le plus d’œufs et de larves, et en automne vous sèmerez une brassicacée, la moutarde, comme engrais vert qui rebute les taupins.
* Editions Terre vivante – 16 mars 2021 – 320 pages – 25 €
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