Pour éviter qu’une chatte donne naissance à des chatons, son maitre peut opter pour différentes solutions de contraception. Il existe en effet des méthodes hormonales, temporaires, et une méthode définitive, à savoir la stérilisation ou ovariectomie. Dans tous les cas, avant de se décider pour l’une ou l’autre de ces solutions, il est préférable de bien comprendre le phénomène de la reproduction féline, mais également de connaitre le fonctionnement et les effets secondaires de chacune de ces méthodes. Découvrons-les dans ce dossier.
Le cycle de la reproduction chez la chatte : mieux comprendre ce phénomène
C’est vers l’âge de six mois que la chatte atteint la puberté, le plus souvent au cours du premier printemps suivant sa naissance. Les premières chaleurs de la chatte font alors leur apparition, pour une durée moyenne de 10 à 15 jours, mais avec une régularité variable selon les races des chats.
Les chaleurs se découpent en trois phases :
- Première phase : au cours des deux premiers jours, la chatte émet des miaulements fréquents et rauques afin d’attirer les mâles des environs, mais sans consentir à l’accouplement.
- Deuxième phase : entre le 3e et le 10e jour, la chatte accepte de s’accoupler, mais uniquement après une parade nuptiale. Elle se frotte au mobilier et aux murs et elle procède à un marquage urinaire pour répandre ses phéromones sexuelles. La saillie est très rapide chez le chat, car elle ne dure que quelques secondes. Elle déclenche ensuite l’ovulation sous 48 heures à 72 heures.
- Troisième phase : après le 10e jour, si la chatte n’a pas été fécondée, elle entre en phase de repos sexuel pour une durée variable jusqu’à ce qu’un nouveau cycle de chaleurs débute. Si elle a été fécondée, la gestation commence et elle s’étend sur une période de 63 à 68 jours.
Le fait de mettre en place une contraception chez la chatte permet d’éviter la reproduction, mais également de limiter – voire de supprimer – les comportements qui se manifestent en période de chaleurs. Lorsque la chatte n’est pas placée sous contraception, quelle que soit sa forme, il est impératif de bien la surveiller afin de détecter rapidement toute anomalie.
La majorité des propriétaires de chattes optent pour la contraception sans véritablement s’interroger. Néanmoins, cette solution n’est pas toujours nécessaire, notamment si la chatte vit en intérieur, sans jamais sortir en extérieur et sans contact avec des chats mâles, dans la mesure où le « risque » de reproduction est nul. En revanche, il faut être capable de supporter le comportement de la chatte en chaleurs, qui peut s’avérer dérangeant (marquages urinaires, griffades, miaulements forts, plaintifs et répétés).
La mise en place d’une contraception permet de résoudre bien des « problèmes », mais également de préserver la santé de la femelle, car l’espérance de vie des chattes est bien souvent allongée – selon la formule choisie. Il est à noter que la contraception peut être définitive ou temporaire en fonction de la solution que le maitre privilégie.
Quelles sont les solutions de contraception pour la chatte ?
Il existe plusieurs solutions de contraception pour la chatte, réparties en deux catégories, à savoir la contraception hormonale et la stérilisation.
La contraception hormonale
Le maitre de la chatte peut choisir plusieurs modes de contraception hormonale. Il est à noter que ces modes de contraception sont temporaires, permettant une éventuelle gestation future. Toutefois, il faut savoir que ces solutions sont parfois déconseillées en raison des effets secondaires qu’elles comportent.
La pilule contraceptive
La pilule contraceptive peut être prescrite par le vétérinaire et disponible en pharmacie sur ordonnance. Elle contient des progestagènes (notamment l’acétate de mégestrol) qui sont des hormones destinées à simuler une gestation afin de bloquer les chaleurs et l’ovulation de la chatte. En fonction de son dosage, elle doit être administrée à la femelle à raison d’une fois par semaine ou d’une fois toutes les deux semaines. Bien entendu, il est impératif de veiller à ce que la chatte avale bien la pilule et qu’elle ne la recrache pas, notamment par le biais de vomissements ou de diarrhées.
Si la pilule est une solution, les vétérinaires déconseillent une utilisation prolongée, car elle comporte des effets secondaires non négligeables. En effet, les risques de problèmes de santé sont importants, tels que l’hyperplasie glandulo-kystique, le pyomètre ou encore les tumeurs mammaires. Le risque de diabète du chat est également à prendre en compte, sans compter que la pilule peut modifier le comportement de la chatte et la rendre plus agressive ou plus apathique.
Les injections hormonales
Il est également possible d’opter pour les injections hormonales, que le vétérinaire effectue tous les quatre à six mois au cabinet. Ce type de contraception s’appuie sur le même principe de fonctionnement que la pilule et peut entrainer les mêmes effets secondaires. En revanche, les injections ont pour avantage d’être plus espacées dans le temps et le risque d’oubli ou de rejet est évité.
Attention toutefois de bien s’assurer de procéder aux injections en dehors des périodes de chaleurs et sur une chatte qui n’a pas été fécondée. En effet, dans un tel cas, elles entraineraient des complications au moment de la mise bas et/ou une mortalité des embryons.
Les implants hormonaux
Dernière solution hormonale, la contraception par les implants est effectuée par le vétérinaire qui les pose sous la peau de la chatte, entre ses omoplates, afin de supprimer sa fertilité. On distingue deux types d’implants hormonaux :
- les implants de desloréline, les plus fréquents, qui bloquent la sécrétion des hormones et de l’ovulation pendant 16 à 37 mois ;
- les implants de mélatonine, qui suppriment la fertilité pendant 60 jours (en cas de pose en période d’ovulation) à 113 jours (en cas de pose en dehors de la période d’ovulation).
Il se peut que la chatte présente une réaction inflammatoire localisée au niveau de la zone d’implantation du dispositif, mais elle se résorbe en quelques jours. Attention toutefois, car il faut attendre 12 semaines pour que l’implant soit efficace, raison pour laquelle il faut séparer la chatte des mâles pour éviter tout accouplement pendant cette période.
La stérilisation
La stérilisation est une solution de contraception définitive et généralement la plus recommandée par les vétérinaires. Si elle nécessite un investissement plus important au moment de sa réalisation, elle est plus économique sur la durée puisqu’il n’est plus nécessaire d’y recourir. Cette méthode est la plus efficace puisque la stérilisation de la chatte consiste en une opération nommée ovariectomie, qui se caractérise par le retrait des organes reproducteurs de la femelle.
Une chatte peut être stérilisée dès l’âge de six mois. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’elle ait eu une portée pour réaliser l’opération. Par ailleurs, il convient de souligner que cette solution contraceptive permet de réduire considérablement le risque de trouble de la santé. Si la chatte est opérée entre l’âge de six mois et de deux ans, le risque qu’elle développe un jour une tumeur mammaire est en effet diminué de près de 11 fois !
L’ovariectomie est une opération simple, rapide et courante. Le vétérinaire procède à une consultation préopératoire et la chatte est ensuite placée sous anesthésie générale le temps de l’intervention. L’opération est plus longue que la castration du mâle, mais la chatte se remet très rapidement et tout aussi bien que le chat. Le vétérinaire contrôle ensuite l’absence de complications et la bonne résorption des fils à l’occasion d’une ou plusieurs visites post-opératoires.
Rappelons que cette opération est définitive. La chatte ne pourra plus être fécondée et elle ne subira plus aucun effet des chaleurs, notamment en matière de troubles du comportement.
Contraception de la chatte : quelles sont les conséquences ? Quels sont les risques ?
Si le fait de placer une chatte sous contraception permet d’éviter le risque de fécondation et de limiter ou de supprimer les troubles comportementaux en période de chaleurs, ces différentes solutions se sont pas sans conséquence ni effets secondaires.
Stérilisation et effets secondaires
La stérilisation est une solution définitive, mais comme pour toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques. Il s’agit toutefois d’une opération simple et courante, avec des risques de complication très rares lorsqu’elle est pratiquée sur une chatte en bonne santé.
En revanche, la femelle peut prendre du poids par la suite en raison de la diminution de son activité physique et des modifications métaboliques qu’elle entraine. En conséquence, il est recommandé de privilégier une alimentation adaptée pour chatte stérilisée, moins calorique, et de la stimuler régulièrement par le jeu pour l’inciter à se dépenser davantage.
Enfin, le manque d’activité induit par la stérilisation peut augmenter le risque d’infection urinaire et de calculs rénaux, raison pour laquelle il est recommandé d’inciter la chatte à boire davantage, notamment en mixant une alimentation solide (croquettes) avec une alimentation humide (pâtée).
Contraception hormonale et risques pour la santé
Le recours à des solutions de contraception hormonales entraine plusieurs risques pour la santé de la chatte, comme nous l’avons évoqué. En effet, les composants hormonaux de ces moyens contraceptifs ont un impact non négligeable qui peut favoriser le développement de :
- infections utérines ;
- diabète sucré ;
- tumeurs mammaires ;
- perturbations comportementales (apathie, agressivité, etc.).
Par ailleurs, la plupart de ces solutions ne peuvent être administrées qu’à une chatte qui a déjà eu ses chaleurs au moins une fois. Le risque de gestation est donc possible lors de ces premières périodes si aucune mesure n’est entreprise. En outre, la pilule peut être aisément recrachée ou éliminée par la chatte par le biais de vomissements ou de diarrhées.
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