L’origine des jardins persans remonterait à 4000 avant J.-C. ; bien que les données soient assez éparses, le style trouve ses origines en Perse, qui prend aujourd’hui les contours de l’Iran. En langue ancienne, pour dire « persan » on parlait de pairi-daeza ce qui a évolué vers « paradis » ou jardin d’Eden issus de la tradition judéo-chrétienne. Ce paradis sur terre se concevait comme un espace clos, lieu de repos spirituel et récréatif.
Histoire des jardins persans
L’écriture n’était pas encore inventée 4 millénaires avant J.-C. et ce n’est qu’avec les traces de jardins persans royaux de Pasargades, première capitale historique de l’Empire perse, et de Persépolis que se dessina le tchaharbagh, « les quatre jardins », le jardin persan, divisé en quatre parties par un plan en croix. Il va se propager dans tout le monde islamique, puis une forme spécifique de chahar-bagh va apparaitre dans le monde musulman, consistant à faire jouxter deux tchaharbagh offrant ainsi deux croix, soit huit parties correspondant aux huit portes du paradis, l’ensemble étant traversé par quatre canaux représentant les quatre fleuves du paradis ; une fontaine trône souvent au croisement central.
Le concept de jardin persan a été introduit en Inde par Babur, prince de l’Inde et fondateur de l’empire moghol : aujourd’hui, on peut dire que le Taj Mahal est le parfait jardin persan et l’un des plus grands au monde.
Au Moyen-Âge, le christianisme reprendra cette structure en croix du jardin persan qui représente la croix du Christ. Puis, à la Renaissance, le plan en croix se renouvelle encore dans les jardins à la française et les jardins à l’italienne. Si les influences persanes ont marqué les jardins occidentaux, l’inverse a pu se vérifier également notamment avec l’introduction de l’eau.
Caractéristiques du jardin persan
La Perse, ou l’Iran, est baigné de soleil, de chaleur, et n’échappe pas à des sécheresses, ce qui impose de créer de l’ombre au jardin avec notamment du végétal source de fraicheur, mais également avec de l’eau puisée et organisée en sous-sol pour la ramener à la surface via un judicieux système de canaux d’irrigation limitant l’évaporation de l’eau. Ceci permet d’avoir un jardin à la fois fleuri et ombragé, très agréable. Le climat local permet d’intégrer le jardin persan avec les parties architecturales intérieures de l’habitation.
Le style du jardin persan peut se décliner en six versions distinctes :
- hayt (version publique) : style classique avec arches, bassins, graviers au sol, plantations simples, en aligmement pour offrir de l’ombre ;
- hayat (version privée) : jardins organisés autour du bassin qui apporte la fraicheur, mais peu de plantes ;
- meydan : jardin public formel, avec peu de structures sauf pour faire de l’ombre, et privilégiant plantations, bassins, allées ;
- tchaharbagh : jardins privés et formels, divisés et séparés par des canaux ou allées, bien végétalisés, rencontrés chez l’élite ;
- parc : jardin public et informel destiné à la détente et à la vie sociale, avec peu de structures et de nombreux végétaux ;
- bagh : jardin privé informel accolé aux habitations pour un prélassement familial, très végétalisé avec moins d’allées et d’eau.
Quelques célèbres jardins persans
Les plus célèbres des jardins persans d’Iran (9 au total) sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO :
- Ancien jardin de Pasargades,
- Jardin d’Eram à Shiraz (photo 1),
- Jardin du Chehel Sotoun à Ispahan,
- Jardin de Fin à Kashan,
- Jardin d’Abbas Abad près de Behshahr…
Des jardins aussi très connus figurent aussi sur la liste du patrimoine mondial mais pas sous le nom de « jardin persan » bien qu’ils en soient directement inspirés : en Inde, le Taj Mahal, à Agra (photo 2) et la Tombe de Humayun, à New Delhi, au Pakistan, les Jardins de Shalimar, à Lahore ou encore en Espagne, Généralife, à Grenade.
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