L’ashwagandha (Withania somnifera) appartient à la famille des Solanacées, comme les tomates. Le genre Withania compte une vingtaine d’espèces d’herbacées annuelles ou vivaces si le climat est suffisamment doux, ce qui est le cas dans leurs pays d’origine situés en Asie. Mais Withania somnifera, venant d’Inde, y est utilisée depuis plus de 3000 ans sans doute, en médecine ayurvédique pour ses vertus revitalisantes.
L’ashwagandha, plante adaptogène
Withania somnifera, ashwagandha, ginseng indien, ginseng hindou ou cerise d’hiver, est donc une plante annuelle herbacée buissonnante, haute de 0,60 à 1 m, originaire du centre de l’Inde mais poussant également de façon sauvage au Pakistan dans les sols arides. La déforestation, le changement climatique et la vulgarisation de ses larges indications thérapeutiques la font disparaitre du Pakistan et de son aire himalayenne.
Ses tiges semi-ligneuses dressées portent des feuilles entières, persistantes, simples, ovales, velues au revers, mesurant jusqu’à 5cm de long.
En été, les petites fleurs jaune verdâtre accolées à la tige et regroupées par 4 ou 6 produisent ensuite des baies orange virant progressivement au rouge brillant, enveloppées dans un calice comme la lanterne chinoise (Physalis alkekengi). A l’intérieur, comme une tomate cerise, se trouvent les petites graines.
Les racines tubéreuses mesurant parfois 30cm de long contiennent des alcaloïdes (ashwagandhine, withanine, somniférine, somnine, anférine…), du fer, des lactones stéroïdiens (withaférine), des flavonoïdes, des saponines, des withanolides, à l’origine de l’intérêt de la plante, puisque leurs vertus sont proches des ginsenosides contenus dans le ginseng (Panax ginseng)…
Les vertus médicinales de l’ashwagandha
L’ashwagandha, dont la traduction du sanskrit ferait référence à la force du cheval, est utilisé pour ses propriétés revitalisantes et fortifiantes en médecine ayurvédique depuis des siècles.
Ce sont les vertus adaptogènes qui font la renommée des racines de l’ashwagandha en phytothérapie. En cas de stress psychologique ou physique, de fibromyalgie, de fatigue chronique, d’insomnie due au stress, l’ashwagandha aide à retrouver un état de calme tout en gardant une bonne vitalité. La plante se révèle légèrement anxiolytique chez les personnes connaissant des états dépressifs passagers. Elle accompagne les personnes qui ont connu un burn-out.
Dans les cas de maladie graves telles que le Sida ou les cancers, elle peut venir en support des chimiothérapies et radiothérapies, et soutenir le système immunitaire affaibli.
Pour les seniors, l’ashwagandha peut s’avérer intéressant pour atténuer les symptômes de maladies liées au vieillissement : maladies dégénératives, hypertension, diabète, ostéoporose, artériosclérose… Ses vertus anti-inflammatoires soulageraient les douleurs liées à l’arthrite et à la polyarthrite rhumatoïde.
Comme le ginseng, ses qualités énergisantes classent parfois l’ashwagandha parmi les aphrodisiaques.
Le CNRS a déposé des brevets relatifs aux traitements possibles à partir de Withania somnifera de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques…
La racine de Withania somnifera est inscrite sur la Liste B des « plantes médicinales utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation et dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu », dans la Pharmacopée française. Elle est autorisée comme complément alimentaire et s’achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasins nature. Elle se présente et s’utilise de différentes façons, en cure de 4 à 6 semaines :
- en décoction : 1 cuillère à café de racine coupée séchée / 200 ml (2 tasses maximum / jour), à faire bouillir 5 à 10 mn, et laisser infuser autant de temps,
- en poudre de racine séchée : 5g maximum / jour à mélanger à un verre de lait, d’eau ou de jus de fruit,
- en gélules, teinture alcoolique ou extraits standardisé, selon les indications du pharmacien.
Cultiver et récolter l’ashwagandha
L’ashwagandha (Withania somnifera) peut se cultiver au jardin sans plus de difficultés que des tomates. Les semis se font en godets au chaud dès mars-avril, puis il faudra les installer en pleine terre, mi-mai lorsque les gelées ne seront plus d’actualité car la plante est gélive, en gardant 40cm entre chaque pied.
Une situation ensoleillée et chaude est nécessaire ainsi qu’un sol bien drainé. A la différence des tomates, les arrosages doivent rester sans excès au risque de faire pourrir les plants.
Les fruits peuvent être récoltés et séchés pour récupérer les graines et faire de nouveaux semis de cette plante annuelle.
Les racines se prélèvent à l’automne en arrachant les pieds : elles doivent être nettoyées puis mises à sécher avant de les réduire en poudre ou en petits morceaux.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Concernant les enfants, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, la consultation d’un médecin est requise avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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