La sécheresse, les épisodes de canicule et les restrictions d’eau qui ont fait la une de l’actualité durant quasiment tout l’été, de juin jusqu’à mi-septembre, laissent les jardins d’ornement et les potagers dans de piteux états, dans la plupart des cas. Le découragement peut gagner certains jardiniers débutants ; pour les plus avertis, bien que la situation soit malheureuse, ils savent que la nature fait preuve de résilience…
Les massifs de fleurs desséchés : peut-on espérer les récupérer ?
Au jardin d’ornement, il convient de distinguer les plantes à fleurs annuelles des fleurs vivaces. Concernant les premières, comme leur nom l’indique, leur floraison annuelle destinée à s’épanouir en été a accompli son œuvre, même si vous regrettez probablement leur aspect peu florifère cette année du fait des vagues de chaleur et du manque d’eau qu’elles ont subi. Quant aux annuelles installées en jardinières, dans des pots ou potées, à moins que vous ayez pu les arroser grâce à un récupérateur d’eau de pluie, il serait surprenant qu’elles soient encore en vie.
Pour les plantes vivaces des massifs ou des bacs, il peut être encore trop tôt pour savoir si elles ont succombé à la sévérité de la sécheresse ou si elles vont repartir l’année prochaine, même lorsqu’elles semblent « grillées ». En effet, il peut s’agir d’un réflexe de survie qui les amène à se mettre en dormance pour préserver leurs réserves en attendant des jours meilleurs, mais elles peuvent malheureusement également avoir succombé à cette situation de stress hydrique. Dans tous les cas, pour les vivaces, rien ne sert de se précipiter, mieux vaut attendre jusqu’au printemps prochain.
L’année prochaine, vous pouvez vous adonner au xeriscaping et essayer de planter des espèces de fleurs traditionnellement cultivées dans les jardins méditerranéens, mais cela ne fonctionnera que si votre sol est suffisamment drainant !
La pelouse grillée va-t-elle reverdir ?
La réponse est oui, votre pelouse va reprendre des couleurs dès que les premières pluies automnales vont tomber. Si vous avez pratiqué la tonte raisonnée ou tonte différenciée, vous remarquerez qu’elle aura moins souffert car la hauteur de l’herbe a permis d’empêcher que les rayons directs du soleil la brûlent. Cependant, une scarification et un apport de compost en surface seront bienvenus pour que les saisons fraiches et pluvieuses aient le temps de faire absorber cet amendement d’ici le printemps, qui devrait voir renaitre une pelouse plus vigoureuse.
Cependant, si vous avez semé un gazon, c’est-à-dire en choisissant des semences spécifiques dispersées sur un sol préalablement travaillé spécifiquement, il y a fort à parier que votre gazon a souffert et qu’il va dévoiler des séquelles (trous…), d’autant plus si sa mise en place est récente. Avant les pluies d’automne, le moment est propice à réparer les trous en ressemant du gazon qui lèvera facilement puisque septembre-octobre correspondent aux périodes adaptées.
Selon la région climatique, l’exposition de votre terrain, et l’utilisation de votre pelouse, il faut bien garder en tête que le changement climatique ne va pas aller dans le sens d’un rétropédalage, donc vous pouvez réfléchir aussi aux solutions de substitution du gazon en installant du gazon steppique par endroits ou des alternatives comme le gazon des Mascareignes (Zoysia tenuifolia) par exemple.
Les arbustes et les arbres aux feuilles déjà brunes repartiront-ils ?
Chacun peut le remarquer en se promenant, avant même que la fin de l’été ait sonné, de nombreux arbustes et arbres avaient déjà pris quelques oripeaux d’automne : des feuilles mortes qui jonchent le sol, des noisettes qui tombent déjà sèches, etc.
L’arrosage en période de restriction d’eau, niveau 2 – alerte renforcée, permettait de venir en aide aux jeunes arbres de moins d’un an, en leur apportant de l’eau entre 20h et 8h. Ainsi, beaucoup vont sans doute s’en sortir grâce à cette brèche offerte, mais rien n’est gagné car un jeune arbuste a besoin de temps pour bien s’enraciner surtout pendant ces périodes particulièrement difficiles.
Wait and see pourrait être le mot d’ordre pour les arbustes et les arbres : laissez passer l’automne puis l’hiver et vous ferez le bilan au printemps. L’astuce qui permet de vérifier si un arbuste est mort (ou pas) consistant à gratter un petit peu d’écorce n’est pas fiable à 100% après un été aussi sec et chaud, donc rien ne presse.
Les arbustes, comme le myrte (Myrtus communis), qui ont pris un coup de chaud par manque d’eau mais qui repartent déjà en faisant de nouvelles feuilles peuvent supporter une taille légère pour supprimer les parties – essentiellement les feuilles – sèches.
Pourquoi le myrte repart ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un arbuste méridional. Comme pour le gazon, si vous devez planter des arbustes ou des arbres cet automne, saison propice aux plantations, il convient peut-être de revoir vos choix d’essences pour vous tourner vers celles qui poussent habituellement plus au sud. Encore une fois, le dérèglement climatique nous contraint à adapter notre façon de jardiner et de planter.
Et le potager à la fin de l’été ?
Les récoltes du potager auront été très certainement plus précoces après un été caniculaire, et par conséquent les récoltes de tomates, d’aubergines ou de courges s’achèveront plus tôt.
Un paillage aura permis de maintenir un peu de fraicheur d’un arrosage goutte-à-goutte, mais quoi qu’il en soit, les récoltes de légumes d’été vont laisser place aux récoltes de légumes d’automne plantés en été si tout va bien, ainsi qu’aux cultures permettant d’avoir des légumes d’hiver, qui ne sont pas uniquement que des légumes racines ! Reprenez le rythme de votre calendrier de jardinage mois par mois.
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