Apprendre à gérer sa frustration est un processus long chez l’homme et tout aussi complexe chez le chien, mais pourtant indispensable à son bien-être. En effet, cet apprentissage l’aide à comprendre qu’il ne peut pas toujours obtenir ce qu’il veut quand il le souhaite, à accepter de renoncer et à adopter un comportement plus sain et plus facile à supporter au sein du foyer. Comment s’y prendre pour enseigner à son petit compagnon à gérer sa frustration ? Découvrez nos conseils et quelques exercices pratiques dans ce dossier.
Pourquoi apprendre à son chien à gérer sa frustration ?
Apprendre à son petit compagnon à gérer sa frustration est loin d’être inutile, car cela lui permet de supporter le fait de ne pas toujours obtenir ce qu’il souhaite, d’apprendre à patienter, à accepter de rester parfois seul à la maison, mais également que le fait de renoncer est aussi une victoire. Le principe repose en effet sur la compréhension du fait que la victoire ne réside pas dans la capacité à insister pour obtenir satisfaction, mais à être capable de renoncer pour gagner.
Apprendre à son chien à gérer sa frustration l’aide également à adopter un comportement plus sain et plus sociable. Plus il apprend à canaliser cette émotion tôt, mieux il grandira dans la confiance et l’équilibre. À l’inverse, un toutou qui évolue sans cet apprentissage risque de développer des troubles du comportement aux conséquences bien difficiles à supporter pour tous les membres du foyer.
Apprendre à gérer sa frustration est difficile, pour le chien comme pour l’homme. Il vous faudra donc faire preuve de patience et de fermeté, mais tout en bienveillance. En effet, en comparaison, sachez que nous autres humains ne commençons à être en capacité de gérer notre sentiment de frustration qu’à partir de l’âge de 4 ans environ, et que la partie de notre cerveau en charge de cette gestion n’atteint sa maturité qu’à l’âge de 30 ans ! Vous comprenez ainsi que cet apprentissage est long et loin d’être pleinement acquis pour tout un chacun, alors soyez patient avec votre chien.
Apprendre à votre animal à gérer sa frustration est néanmoins primordial pour favoriser la mise en place d’un équilibre plus sain dans la relation qui unit le chien et son maitre et permettre ainsi une cohabitation plus harmonieuse et agréable.
Comment apprendre à son chien à gérer sa frustration ?
L’apprentissage de la gestion de la frustration est loin d’être parmi les plus simples, mais il est important pour le bien-être de l’animal et l’équilibre du foyer. Pour ce faire, il est important d’agir sur plusieurs fronts et de se baser sur deux grands principes : mettre en place des règles au sein de la maison et s’appuyer sur le jeu et les exercices pour aider le toutou à accepter le renoncement.
Principe n°1 : mettre en place des règles
Pour aider votre animal dans l’acquisition de la gestion de la frustration, il est important de respecter trois grands axes, qui sont les suivants.
Axe n°1 : savoir répondre aux besoins du chien
C’est la base du bien-être du chien. Pour que votre animal ait confiance en vous, qu’il se sente respecté, écouté et en sécurité, il est impératif que vous répondiez à ses besoins primaires. Pour cela, votre toutou doit pouvoir se dépenser au moins 30 minutes chaque jour à l’occasion d’une véritable promenade, vous devez lui accorder du temps pour jouer, lui offrir une alimentation de qualité et saine, lui mettre à disposition un couchage confortable, adapté et propre, lui offrir un environnement sécurisant, le stimuler régulièrement physiquement et intellectuellement et enfin lui permettre de se socialiser régulièrement auprès de ses congénères.
Axe n°2 : la gestion des ressources
La gestion des ressources se base sur trois axes : l’alimentation, le contact et son espace.
- La gestion de l’alimentation : il est important que votre chien puisse manger chacun de ses repas en toute tranquillité, seul idéalement, en 15 minutes pour un adulte et en 30 minutes pour un chiot. Votre animal peut consommer sa ration en un ou en deux repas journaliers, mais pas plus. En outre, c’est à vous d’être à l’initiative du temps de repas et de décider du début et de la fin.
- La gestion des contacts : soyez également à l’initiative des contacts avec votre petit compagnon. Décidez des temps de caresses et de jeux, et imposez leur début comme leur fin. Pour ce faire, ignorez votre chien lorsqu’il vous sollicite afin de l’aider à comprendre qu’il ne peut pas avoir tout ce qu’il souhaite quand il le souhaite. Bien entendu, l’objectif est ici de lui montrer que son référent – vous – êtes à l’origine de ces moments et le décideur, mais pas de faire souffrir votre chien ou de faire preuve de froideur ou de manque de respect envers lui.
- La gestion de son espace : votre chien doit avoir un petit espace refuge bien à lui avec un panier ou une niche confortable et adaptée, situé dans votre pièce à vivre. Cet espace doit se trouver dans cette pièce pour lui permettre de ne pas être mis à l’écart de la vie de famille, mais il doit pouvoir y être tranquille, c’est-à-dire dans un coin dédié, loin des passages et des courants d’air.
Axe n°3 : adopter la bonne attitude
Il est impératif de respecter votre animal. Nous estimons que la brutalité, la violence, les humiliations et les punitions n’ont pas leur place dans l’éducation canine. Fermeté et bienveillance sont en revanche les bases d’une éducation positive qui a largement fait ses preuves.
Pour que la communication se fasse dans les deux sens et que votre toutou apprenne à mieux gérer sa frustration, il lui faut vous comprendre et se sentir compris. À vous donc d’être patient et surtout cohérent. Pour chaque ordre ou demande, adressez-vous à votre animal de la même manière, avec les mêmes termes, les mêmes intonations de voix, les mêmes gestes, les mêmes postures et les mêmes mimiques faciales. Vous permettrez à votre toutou de mieux vous comprendre et de se sentir plus respecté.
Bonus : l’apprentissage de certains ordres
Certains ordres, comme le « pas bouger ! », le « tu laisses ! » ou « lâche ! » sont de bons exercices pour renforcer l’apprentissage de la gestion de la frustration. N’hésitez pas à les enseigner le plus tôt possible à votre petit compagnon.
Principe n°2 : travailler le renoncement par des séances de jeux et d’exercices
Pour accompagner les règles que nous vous avons préalablement conseillées, vous pouvez appliquer certains exercices qui permettront à votre toutou d’apprendre à gérer le renoncement plus facilement. Ils visent à faire comprendre à votre chien que le fait de renoncer est une victoire. Plus concrètement, cela signifie qu’il s’agit de faire comprendre au toutou qu’arrêter son action lui permet d’obtenir une récompense (une friandise, son jouet préféré, une caresse, une parole positive, une promenade, etc.). Ainsi, le chien associe le renoncement à ce qu’il est en train de faire à un événement positif et qu’il a donc tout intérêt à renoncer pour gagner.
Pour y parvenir, notez qu’il est plus judicieux et efficace d’agir sur l’intention de faire plutôt que sur une action en cours. Il sera en effet plus simple de faire renoncer votre chien à manger les jolis mets que vous avez posés sur votre table basse pour vos invités en les lui interdisant dès le départ que de les lui faire recracher lorsqu’il les a déjà ingérés. En conséquence, dans la mesure du possible, agissez au bon moment pour interrompre l’intention plutôt que sur une action déjà entreprise.
Voici deux exercices simples à mettre en place, sous forme de jeux, qui permettront à votre petit compagnon d’apprendre à gérer sa frustration.
Exercice n°1 : renoncer est une victoire
Ce jeu apprend à votre chien à comprendre que le fait de renoncer lui permet de gagner. Pour ce faire, suivez ces quatre étapes.
- Étape n°1 : cachez des friandises dans votre main. Proposez-en une à votre toutou en lui disant « oui ! ».
- Étape n°2 : recommencez avec une deuxième friandise et toujours avec le même mot.
- Étape n°3 : proposez à nouveau une friandise à votre chien, mais ne le laissez pas la prendre. Vous pouvez lui dire un terme du type « hey ! » avec fermeté.
- Étape n°4 : dès que votre chien détourne les yeux ou renonce, dites-lui « oui ! » et donnez-lui la friandise.
Ainsi votre toutou comprend qu’en renonçant, il gagne la friandise et ainsi que renoncer, c’est gagner, alors que s’obstiner ne mène à rien.
Exercice n°2 : le ON/OFF
Ce jeu simple aide votre toutou à s’apaiser sur demande et à apprendre à mieux s’auto-contrôler. Pour ce faire, suivez ces trois étapes.
- Étape n°1 : munissez-vous d’un jouet de type corde à nœuds et tenez-le fermement dans votre main. Dites à votre chien « prends ! » ou un terme équivalent pour l’inciter à le saisir dans sa gueule. Vous devrez toujours utiliser le même mot et le prononcer avec enthousiasme pour l’inviter à jouer.
- Étape n°2 : stoppez le jeu en vous redressant et en lui disant « lâche ! » ou « donne », comme vous le souhaitez. S’il s’exécute, récompensez-le d’une friandise, d’une caresse ou d’une solution positive qui correspond à votre chien. S’il refuse, ne tirez pas de votre côté, mais restez immobile, sans tirer, et essayez d’échanger le jouet contre un autre ou contre une friandise.
- Étape n°3 : répétez plusieurs fois les deux premières étapes. En fin de séance, reprenez le jouet et rangez-le. Il ne faut pas le lui laisser à portée pour bien lui faire comprendre que vous décidez de la fin de la séance.
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