L’alliaire officinale (Alliaria petiolata) appartient à la famille des Brassicacées. Le genre Alliara compte très peu d’espèces et celle-ci est la seule qui se développe en Europe où elle pousse dans les lieux ombragés, en dehors de la région méditerranéenne, trop sèche pour elle. Cette plante de la famille des choux et de la moutarde dégage une surprenante odeur d’ail au froissement de ses feuilles ce qui en fait un excellent condiment en cuisine mais elle se révèle également intéressante pour ses vertus médicinales.
L’alliaire officinale, dépurative et diurétique
Alliaria petiolata, alliaire officinale, alliaire pétiolée, herbe aux aulx ou herbe à ail, est donc une plante bisannuelle ou vivace qui forme souvent de vastes colonies dans des lieux frais tels que les lisières de bois, le pied des haies ou les taillis à l’ombre humide. En Amérique du Nord, elle est devenue envahissante.
Sa tige feuillée dressée, rigide, rameuse peut s’élever, dès avril-mai, à 0,30m mais aussi jusqu’à 1m, se terminant, en juin et juillet, en brève grappe de petites fleurs blanches à 4 pétales en croix, mellifères, rapidement remplacées par des siliques grêles contenant de petites graines grises allongées qu’il n’est pas recommandé de consommer car elles semblent être cardiotoxiques.
Ses feuilles caduques glabres, minces, assez grandes, sont grossièrement dentées : celles du bas longuement pétiolées, en cœur à la base, aux dents arrondies, celles de la tige, triangulaires aux dents aiguës. Au froissement, elles dégagent une forte odeur d’ail.
En la regardant, elle ressemble à l’ortie (Urtica dioica) et au lamier (Lamium) mais l’odeur caractéristique d’ail qui émane d’un froissement de ses feuilles suffit à la distinguer.
L’alliaire renferme des glucosinolates (hétérosides soufrés) qui libèrent une essence aromatique semblable à celle que produisent les espèces d’ail (Allium spp.) qu’elles soient sauvages ou cultivées, alors que les deux genres appartiennent à des familles botaniques différentes : Brassicacées vs Liliacées.
Les vertus médicinales de l’alliaire
Ce sont les vertus dépuratives et diurétiques des feuilles et fleurs de l’alliaire officinale qui sont à remarquer en phytothérapie, notamment pour détoxifier le foie. En cas de troubles de l’appareil urinaire, elle semble pouvoir rétablir son bon fonctionnement. Quant à ses effets sur l’intestin, elle contribuerait à rééquilibrer la flore intestinale.
Ses qualités antiseptiques et expectorantes lui permettent d’être utilisée en cas d’infection des bronches, de toux sifflante, d’enrouement et d’asthme.
Par ailleurs, l’alliaire officinale a des propriétés vulnéraires et antiputrides ce qui la rend intéressante pour soigner des plaies infectées et purulentes, rapidement soignées avec une bonne régénération des tissus.
L’alliaire s’utilise uniquement fraiche car la dessication lui fait perdre ses propriétés. Elle se récolte entre avril et septembre selon les besoins. Elle s’utilise de différentes façons :
- en infusion : 15 g d’alliaire fraiche / 50 cl (2 à 3 tasses maximum / jour), à faire infuser 10mn, pour les affections ORL et des bronches,
- en cataplasme de feuilles froissées permettant d’extraire le suc, en application sur des petites plaies,
- en compresse imbibée de décoction d’alliaire (30 g d’alliaire fraiche / 50 cl).
L’alliaire dans la cuisine
L’alliaire est une plante sauvage comestible qui s’utilise comme un condiment à l’instar de la moutarde. Elle se consomme crue car la cuisson fait disparaitre la saveur aillée pour ne laisser que l’amertume très marquée.
Les jeunes feuilles peuvent servir de base à un pesto ou être finement ciselée pour relever divers plats, des salades ou un fromage frais, voire du beurre sur une tartine.
Les racines de la plante jeune (année 1) peuvent être arrachées et consommée comme du raifort : attention, ça pique !
Cultiver l’alliaire officinale au jardin
Rien n’empêche de semer au potager ou dans un coin du jardin ombragé et humide, des graines d’alliaire en mars-avril, en prévoyant 30 à 40cm entre chaque pied. Sa rusticité (-15°C) lui permet de passer l’hiver sans problème avant de développer ses feuilles au printemps de l’année suivante qui pourront alors être récoltées.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Concernant les enfants, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, la consultation d’un médecin est requise avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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