La cuscute (Cuscuta spp.) fait partie de ce qu’on appelle les plantes parasites qui sont néfastes pour les végétaux hôtes qui ont la malchance de l’accueillir car elle ne s’intéresse pas à toutes les cultures. Sa façon d’agir est bien particulière et pour s’en débarrasser, il convient d’agir sans attendre.
La cuscute, carte d’identité
Le genre Cuscuta compte autour de 150 espèces de plantes appartenant à la famille des Cuscutacées (autrefois Convolvulacées, comme le liseron). La cuscute est une plante annuelle épiphyte holoparasite qui ne compte ni feuilles ni chlorophylle. Son nom vernaculaire de « filet de Dieu » donne des indices sur sa forme puisqu’elle est constituée de tiges filamenteuses fines et volubiles qui s’enchevêtrent sur le dessus des cultures victimes comme le ferait un filet léger qui aurait été jeté dessus.
De couleur jaune, rouge ou orange, les tiges peuvent atteindre plus d’un mètre de long. De nombreuses petites fleurs blanches à blanc rosé réunies en glomérules s’épanouissent de juin à août et produiront de nombreux fruits et graines brunes (jusqu’à 3000 graines par tige) mesurant plus ou moins 1mm.
Ces graines qui ont un pouvoir germinatif de plusieurs années, jusqu’à 10 ans, vont être disséminées par l’eau, les animaux, les outils de jardin, engins agricoles et germer, seules au départ, en développant une sorte de racine qui va s’atrophier dès qu’une tige s’érigera à la recherche d’une plante hôte qu’elle repère grâce à ses capteurs olfactifs qui détectent les composants chimiques volatils présents dans l’air lui permettant de cibler son hôte. Si elle ne trouve pas de victime, elle meurt mais si elle atteint une plante convoitée, alors elle l’entoure comme une vrille et ce sont les suçoirs qui entrent en action.
Les suçoirs ou haustorium vont alors aspirer l’eau et les substances nutritives contenues dans la plante hôte, et parfois lui transmettre des virus provenant de plantes contaminées préalablement parasitées. Simultanément, et sans plus avoir « d’enracinement au sol », la tige va s’allonger pour piéger une autre partie aérienne de sa victime, jusqu’à former une toile au-dessus de la plante cible.
A l’issue d’un mois et demi à deux mois, la cuscute fleurit, renouvelant le cycle végétatif et parasite, tandis que la plante sur laquelle la cuscute a jeté son dévolu s’affaiblit et dépérit.
Quelles plantes sont victimes de la cuscute ?
La cuscute a ses plantes favorites pour s’installer, parmi lesquelles la luzerne arrive en tête : comme généralement, cette plante se cultive en champs entiers, ceux-ci peuvent être totalement saccagés.
Parmi les cultures potagères, la cuscute peut s’attaquer aux betterave, carotte, aubergine, pomme de terre, tomate, chou, ciboulette, thym, fraisier, haricot, navet, radis, poivron…
Les pétunia, dahlia, chrysanthème, bruyère seront sa proie dans les massifs ornementaux.
Les arbres et arbustes peuvent également en être victime, c’est le cas des bignone, acacia, olivier, jujubier, agrumes.
Malheureusement, des mauvaises herbes comme les orties, la renouée ou plus globalement les ombellifères sont des vecteurs qui participent à la dissémination de la cuscute dans la nature.
Comment lutter contre la cuscute ?
La cuscute fait des dégâts et doit être surveillée entre avril et octobre, c’est-à-dire durant toute la période de végétation et de croissance des principales cultures.
Aujourd’hui, les graines qui sont vendues sont triées pour pouvoir être certifiées sans cuscutes. Mais lorsqu’un champ ou un jardin a été infesté, les graines sont si petites et si nombreuses qu’il est très difficile de ne pas les voir réapparaitre : la solution est alors de ne pas refaire de culture de plantes qui attirent la cuscute pendant quelques années.
Si vous voyez la cuscute apparaitre sur vos cultures, arrachez toutes les tiges y compris les plus petites pour éviter que l’une d’entre elles reparte, et si possible, intervenez avant la floraison pour ne pas que les graines se forment et se ressèment.
(crédit photo 2 : Kristian Peters, CC BY-SA 3.0)
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