Vous venez de vous installer dans une nouvelle demeure, peut-être s’agit-il d’une maison neuve construite sur un terrain enherbé ou en friche, ou alors vous avez acquis une habitation ancienne située sur une parcelle déjà arborée mais sans potager… Si vous avez quitté un appartement pour une maison, vous avez bien en tête de vous mettre au jardinage notamment avec un potager pour manger vos propres légumes. Attention à ne pas vous lancer sur un coup de tête et veillez à bien réfléchir à l’emplacement qui sera le plus adapté à tous points de vue, y compris budgétaire car le potager a un coût aussi…
Un terrain plat pour le potager
Choisissez une zone de votre terrain qui soit la plus plate possible : cela semble une évidence puisque cela empêchera le ruissellement de l’eau en cas de forts orages et limitera donc à la fois le lessivage et l’érosion des sols ; mais toutes les régions ne sont pas la Beauce et dans certains secteurs, le terrain peut être très pentu. Dans ce cas, pour envisager un potager, il sera raisonnable – même si cela demande plus d’efforts au départ, d’aménager des terrasses pour avoir des planches de potager bien plates.
La bonne orientation du potager
L’ensoleillement indispensable
La grande majorité des légumes et aromatiques du potager ne pousseront pas à l’ombre : il faut donc du soleil sur ce potager. Evitez la proximité des arbres qui feront de l’ombre, ou au pire, organisez l’espace pour qu’ils se trouvent sur le côté nord du potager.
Selon le nombre d’heures d’ensoleillement journalier, il vous faudra parfois adapter vos cultures, alors observez bien la trajectoire du soleil avant de donner le premier coup de binette !
Comme l’écrit Stéphane Marie dans son ouvrage Se mettre au potager*, 6h d’ensoleillement par jour permettent de s’adonner à toutes les plantations de légumes européens. Il n’en va pas de même avec seulement 2h d’ensoleillement quotidien qui vous limiteront aux légumes feuilles comme les diverses salades, le mesclun, l’oseille, la rhubarbe, le chou chinois et les radis. Rien qu’une heure de plus vous permettra d’ajouter laitues, pois, carottes, bettes, choux pommés, et fraisiers. A partir de 4h de soleil, quelques « légumes du soleil » commenceront à pouvoir se développer : courgettes, tomates cerise, tomates de petite taille, pommes de terre (Charlotte…).
Attention : moins il y a de soleil, plus c’est humide et plus vous partagerez l’espace avec les limaces et escargots !
Attention aux vents
En outre, s’il est soumis aux vents, il s’assèchera rapidement, et s’il s’agit d’un vent du nord, le froid vif de celui-ci, s’avèrera préjudiciable pour la croissance des plantes. Il vous faudra d’abord décaler vos plantations, sur le calendrier, pour attendre que le thermomètre grimpe au moins à 12 ou 15°C. En attendant, les semis au chaud, en godets commenceront à pousser, pour que le retard de végétation ne soit pas trop conséquent.
Dans chaque région, il existe des vents dominants : si possible, optez pour un emplacement abrité de ces vents, et si ce n’est pas envisageable du fait de la configuration de votre espace, installez un brise-vent végétal en plantant une haie de fruits et de baies comestibles par exemple (cassissiers, framboisiers, groseilliers…). En attendant qu’elle soit suffisamment développée pour protéger du vent, vous pouvez installer des panneaux occultants en bois, en cannisse, en noisetier, etc.
Un potager pratique en tous points
Pour se faciliter la vie et pour que le potager s’intègre bien esthétiquement à votre jardin pris dans sa globalité, il doit être à proximité d’un point d’eau et de l’abri de jardin contenant les outils, sans être trop loin de la maison. Conservez cependant un jardin ornemental devant votre habitation : en hiver, il sera quand même plus joli à avoir devant les yeux qu’un potager en dormance.
Pensez aux circulations à l’intérieur du potager pour qu’elles soient facilitées et propres, ce qui est le cas avec des allées engazonnées entre des parcelles carrées ou rectangulaires. Si vous créez le potager sur un terrain enherbé, pensez-y pour conserver ces circulations vertes. C’est aussi le moment de réfléchir à l’installation d’une serre si vous prévoyez d’y faire vos semis pour obtenir des légumes primeurs.
Ne prévoyez pas trop grand sinon, vous risquez de vous décourager face à l’ampleur de la tâche. Allez-y progressivement. Dessinez le plan du potager en ayant la possibilité de l’agrandir, le cas échéant : ne vous fermez pas cette éventualité. Mais n’oubliez pas qu’en permaculture, une petite surface bien optimisée se révèle très productive !
* Editions Marabout – 96 pages – 2 mars 2022 – 10 €
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