Le pouillot véloce (Phylloscopus collybita) est un petit passereau de la famille des Phylloscopidae, appelé « Common Chiffchaff » par les anglophones du fait de son chant particulier. Il est très répandu en Europe occidentale, centrale et orientale, ce qui n’est pas le cas du pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) qui est quasi menacé.
Comment reconnaître un pouillot véloce ?
Le pouillot véloce est un oiseau de 12cm qui pèse entre 6 et 9 grammes. Son plumage ne permet guère de le différencier du pouillot fitis : le dessus est brun olive, les ailes et la queue sont brun sombre tout en étant rehaussées de jaune-vert, le ventre est crème strié de gris et de jaune. Sa calotte est gris brun verdâtre, les yeux, entourés de blanc, sont surmontés d’un sourcil très clair, beige ou jaune, et les joues sont chamois avec une gorge beige clair. Les mâles et les femelles sont identiques sans aucun dimorphisme sexuel.
Son bec pointu, brun sombre, est très fin et peut être marqué de jaune aux commissures. Ses pattes foncées également sont courtes avec des ongles noirs.
Son plumage connait une mue en été, avant la migration, ce qui peut le rendre assez curieux visuellement. Lorsqu’il est jeune, le pouillot véloce a un plumage majoritairement chamois avec de discrets reflets jaunâtres, et il lui faudra environ 2 mois pour faire sa mue après ce premier plumage.
En vol, l’envergure du pouillot véloce atteint seulement 15 à 21cm, mais il peut ainsi passer d’arbres en arbres directement et surtout migrer vers le sud pour des raisons climatiques.
Il a un comportement grégaire, ce qui l’amène à chasser avec, parfois, jusqu’à 50 individus incluant d’autres espèces.
Le pouillot véloce peut vivre jusqu’à 7 ans si aucun prédateur n’écourte sa vie : chats, corbeaux, corneilles, pies, geais, rapaces ou encore belettes ou fouines s’y intéressent de près.
Distinguer le pouillot véloce du pouillot fitis
Le pouillot véloce est très proche du pouillot fitis, ils sont difficiles à distinguer. Toutefois, le pouillot fitis a un sourcil plus net, des pattes moins foncées, une livrée un peu plus chatoyante ainsi qu’une silhouette légèrement plus allongée. Quant au chant du pouillot fitis, il est plus mélodieux et moins monosyllabique que celui du pouillot véloce.
Cris et chant du pouillot véloce
Le pouillot véloce est plutôt discret, il se repère surtout à son chant puissant et aigu, à l’origine de son surnom de « compteur d’écus » : un son métallique et 2 tons rythmés – chiff-chaff – qui rappellent celui de pièces que l’on jette les unes après les autres en tas. L’apparition de ce cri marque le retour du printemps car il est le premier à revenir dans sa zone de reproduction. Ce chant lui permet alors de marquer fermement son territoire.
L’habitat du pouillot véloce
Le pouillot véloce se rencontre, de mars à septembre, dans toute l’Europe, de la côte Atlantique jusqu’en Russie, y compris les pays nordiques et les massifs montagneux jusqu’à 2000m d’altitude. Il évolue dans les secteurs boisés et broussailleux, les friches, les plans d’eau mais également les parcs, les massifs de saules, d’aulnes, de peupliers et les jardins.Il est toujours en mouvement et se fond dans le feuillage grâce à ses couleurs cryptiques.
En fin d’automne, il fait partie des derniers oiseaux migrateurs à partir vers des contrées aux hivers plus cléments. Pour lui, il s’agit du pourtour du bassin méditerranéen, de plus en plus sur la rive européenne plutôt qu’africaine. Dans les villes du pourtour méditerranéen, il ne migre plus.
Ordinairement, il vit majoritairement dans les arbres de boisements clairs, mais il ne nidifie pas dans les arbres.
Alimentation du pouillot véloce
Le pouillot véloce est insectivore, il se nourrit de petits insectes dont beaucoup de mouches diverses (larves, œufs) et d’araignées. Il mange également des petits mollusques, des baies, graines et fruits. Il trouve sa nourriture en parcourant la nature, en fouillant les feuillages du sol à la canopée, et a tendance à accélérer le rythme à l’automne pour faire de la graisse avant sa migration. Il parvient à attraper des mouches au vol qui parfois se fait stationnaire.
Reproduction du pouillot véloce
La reproduction du pouillot véloce se fait entre avril et août, après que le mâle ait séduit une femelle en chantant et volant d’une façon particulière. La nidification se fait quasiment au sol ou dans des fourrés très bas, au bord de chemins forestiers, en clairières ou sur un talus, toujours à l’abri derrière de la végétation. Des herbes sèches, des brindilles et de la mousse forment l’armature du nid garni intérieurement de plumes pour qu’il soit plus douillet.
La femelle peut avoir 2 couvées si l’été est long et lui en laisse le temps : chacune compte 4 à 7 œufs blancs, luisants, tachetés de brun-rouge foncé qu’elle va couver 15 jours avant qu’ils n’éclosent. Le mâle, bien que non polygame, contribue très peu à la construction du nid et à l’alimentation des oisillons : la femelle s’en charge et lui protège son territoire des prédateurs.
Les oisillons quitteront le nid après 2 semaines, en demeurant encore une quinzaine de jours à proximité du nid. Puis, ils prendront leur autonomie.
Le pouillot véloce est-il utile ou nuisible au jardin ?
Le pouillot véloce fait partie des oiseaux utiles au jardin puisqu’il y supprime des nuisibles tels que larves, œufs, chenilles de papillons ravageurs.
Pour favoriser sa présence, comme l’indique Des oiseaux dans votre jardin* de Magali Bailliot, vous pouvez planter des haies d’arbustes à baies (arbousier, aubépine, cornouiller, sureau, néflier, sorbier des oiseaux…) et aménager un point d’eau ou installer des abreuvoirs durant l’été. Cet ouvrage très pratique propose 50 fiches détaillées d’oiseaux ainsi qu’autant de QR codes permettant d’écouter leurs chants. Des tutos pour réaliser des mangeoires et des nichoirs à oiseaux originaux y figurent aussi.
* Editions Massin – 128 pages – 16 février 2021 – 14,95 €
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