Le bacopa (Bacopa monnieri) appartient à la famille des Scrophulariacées. Le genre Bacopa compte un peu plus d’une cinquantaine d’espèces de plantes aquatiques des régions tropicales et subtropicales du monde, en Amérique du sud et en Asie. Certaines sont cultivées pour l’aquariophilie en aquarium, comme Bacopa monnieri qui est, par ailleurs, traditionnellement utilisée en médecine ayurvédique pour ses vertus thérapeutiques.
Le bacopa, pour booster la mémoire
Bacopa monnieri, bacopa, brahmi ou hysope d’eau est donc une plante grasse aquatique, rampante, glabre, très ramifiée, aux feuilles spatulées, opposées, succulentes, charnues de 1 à 2cm de long, disposées sur des tiges élancées s’élevant de 20 à 50cm de hauteur. Les feuilles de Bacopa monnieri sont comestibles mais elles sont très amères.
Ses petites fleurs bleu pâle ou blanches comptant 4 ou 5 pétales, s’épanouissent de façon opposée à la tige. Les graines ovoïdes, côtelées, brun clair, mesurant 0,5 à 0,7cm de long sont nombreuses à l’intérieur de capsules ovoïdes succédant aux fleurs.
Le bacopa pousse dans les zones humides, les marécages, les bordures de mangroves en Inde, au Népal, au Sri-Lanka, en Chine, à Taïwan, au Vietnam ainsi qu’en Floride, au sud des Etats-Unis d’Amérique. La plante craint le gel et surtout la régression des zones humides qui en fait une espèce menacée aujourd’hui.
Son nom de genre, Bacopa, vient d’une nom indien autochtone de Guyane mentionné dès le XVIIIème siècle, et la plante doit son nom d’espèce, monnieri, à Louis Guillaume Le Monnier, professeur de botanique au Jardin du roi et Premier médecin du roi Louis XVI. Son nom courant de « Brahmi » fait référence, lui, à Brahma, le dieu hindou créateur.
Le bacopa dont la multiplication par bouturage est facile, comme sa culture hors gel, a des vertus intéressantes contre le cadmium, en phytoépuration.
Le brahmi contient des saponosides triterpéniques (bacosides A et B, monnierine, hersaponine), des alcaloïdes (brahmine, herpestin), des flavonoïdes, des stérols, ainsi que calcium, phosphore, fer, acide ascorbique.
Les vertus médicinales du bacopa ou brahmi
Ce sont les vertus sédatives et anxiolytiques des parties aériennes (feuilles et tiges) qui font la renommée du Bacopa monnieri en phytothérapie, depuis plus de 2000 ans, notamment en médecine ayurvédique. En cas de fatigue nerveuse, nerveuse et intellectuelle, de manifestation d’anxiété, de stress et de surmenage, le bacopa peut s’avérer efficace.
Le bacopa traite donc principalement les troubles du système nerveux, il réduit la production de glutamate, accroit celle d’acide gamma-aminobutyrique (GABA), principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central, dans certaines zones cérébrales et augmente le niveau de sérotonine. Du fait de processus antioxydants, il a des propriétés neuroprotectrices, qui pourraient se révéler précieuses dans la lutte contre la maladie de Parkinson.
La plante appelée brahmi se révèle aussi en tant que tonique intellectuel, stimulant de la mémoire et de la concentration, permettant de lutter contre les pertes de vigilance et les soucis de mémorisation. Bien sûr, des études sont en cours pour voir si des potentialités pourraient être utiles contre la maladie d’Alzheimer.
En médecine ayurvédique, le bacopa contribue à l’équilibre des 3 énergies vitales ou doshas (Vata, Pitta et Kapha) ; la plante servirait aussi à raviver les cheveux ternes. En Chine, son utilisation traditionnelle viserait à traiter les problèmes d’impuissance, de stérilité ainsi que les douleurs articulaires (rhumatismes).
Le bacopa s’achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasins nature, en choisissant un produit bio. Elle se présente de différentes façons et se prend en cure de 30 jours :
- en poudre jaune brun : 2 à 6g/jour à prendre dans un jus de fruit ou autre boisson, pour masquer son goût amer ;
- en extrait sec titré à 20% de bacosides A et B : 3 à 6 gélules par jour avant chaque repas (maximum 1200mg de matière active/jour) ;
- en huile : appliquée en massage de la tête pour tonifier le cuir chevelu et les cheveux, mais aussi apaiser l’esprit et rééquilibrer les organes sensoriels.
Le bacopa à ne pas confondre avec d’autres plantes
Le gotu kola (Centella asiatica) : les écoles ayurvédiques d’Inde divergent à ce propos puisque celle du nord considèrent Bacopa monnieri et Centella asiatica comme une seule plante, le « brahmi » tandis que l’école du sud les distingue très certainement à juste titre.
Le bacopa ornemental (Sutera cordata) : sutera cordée, parfois appelé aussi bacopa des balcons, il fut autrefois classé dans le genre Bacopa, c’est une plante très florifère cultivée en jardinière pour décorer les balcons en été.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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