Les serpents fascinent, attirent, effraient, rebutent… chacun a son opinion sur ces animaux singuliers. Mais quoi qu’il en soit, ils font partie des reptiles que l’on peut élever chez soi, dans un terrarium. Toutefois, en fonction de son expérience, toutes les espèces ne sont pas conseillées. Découvrons ici les quatre serpents les plus répandus parmi les éleveurs amateurs ainsi que quelques conseils pour bien préparer le terrarium de son petit compagnon à sang froid.
4 espèces de serpents que l’on peut élever chez soi
La terrariophilie est une passion des reptiles qui incite de plus en plus de particuliers à élever ces types d’animaux à leur domicile, notamment les serpents. Bien des espèces peuvent être en effet accueillies dans un terrarium pour y couler des jours heureux au sein d’un foyer, mais nous vous présenterons seulement certaines d’entre elles, les quatre plus répandues et les plus faciles à élever.
Le boa constricteur (Boa constrictor)
Ce serpent géant de la famille des Boïdés (photo) vit essentiellement à l’état sauvage en Amérique centrale, en Amérique du Sud (entre le Mexique et l’Argentine) et aux Antilles. Chez ces serpents, ce sont les femelles qui sont les plus grandes, avec une longueur maximale moyenne de 3,20 mètres contre 2,50 mètres pour les mâles et leur poids varie de 10 à 15 kg environ. Le Boa constrictor imperator, une sous-espèce de boa, n’excède cependant pas 2,40 mètres, une taille déjà bien respectable.
Capable de vivre entre 20 et 40 ans, le boa constricteur se décline en plusieurs variétés de couleurs. Il fut le fruit de bien moins de sélections que d’autres espèces. À l’origine, sa couleur naturelle est plutôt d’une base marron clair avec des tâches brun foncé. La queue est par ailleurs un peu plus foncée que le corps pour lui permettre de mieux se cacher de ses proies et de ses prédateurs.
S’il est relativement répandu parmi les terrariophiles, le boa constricteur n’est pas vraiment destiné aux débutants. Il est en effet pacifique, mais il peut mordre pour se défendre s’il se sent menacé ou stressé. Or, sa grande taille en fait un serpent à la morsure particulièrement douloureuse.
En outre, étant un très long et gros spécimen, il a besoin d’un très grand terrarium et un bon équilibre est plus difficile à atteindre dans ce type d’espace, notamment en matière de chaleur et d’humidité. Par ailleurs, pour le nourrir, il lui faut de grosses proies, notamment des lapins et des cochons d’Inde, ce qui peut rebuter bien des amateurs de reptiles.
Le python royal (Python regius)
Ce serpent de la famille des Pythonidés vit quant à lui à l’état sauvage sur le continent africain. On peut en effet le rencontrer en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Sénégal, en Sierra Leone et au Togo. Les femelles python royal mesurent en moyenne 1,40 mètre, contre 1,20 pour les mâles, mais le corps de ce serpent est relativement épais (il doit être inférieur à 3m pour pouvoir être détenu sans certificat de capacité). Nocturne, il est doté d’une espérance de vie moyenne de 15 à 30 ans.
Sa couleur naturelle est élégante, avec une dominante de marron sur le dos, une ligne noire le long de la colonne vertébrale et des taches noires un peu partout, ce qui est idéal pour se cacher et se mouvoir sans être vu. Néanmoins, bien des sélections ont été effectuées afin de proposer aux amateurs des nuances de couleurs plus ou moins élégantes.
Contrairement au boa constricteur, le python royal est un serpent idéal pour les terrariophiles débutants. Plutôt craintif et réservé, c’est un animal paisible et qui fait très rarement preuve d’agressivité. Il se tient généralement en boule – d’où son surnom de python boule –, sa tête cachée au milieu de son corps. La seule contrainte est qu’il vit de nuit, mais quoi qu’il en soit, étant un grand calme, il ne bouge que très peu.
Facile à élever, il n’est pas très exigeant en matière de terrarium. En revanche, il faudra être capable de le nourrir de souris puis de jeunes rats lorsqu’il aura atteint l’âge adulte.
Le serpent des blés (Pantherophis guttatus)
Le serpent des blés est le plus célèbre chez les terrariophiles débutants en raison de ses nombreux avantages. De la famille des Colubridés, il vient d’Amérique du nord, plus précisément du sud-est des États-Unis. Il est donc possible de croiser cette belle couleuvre du New Jersey à la Louisiane.
Malgré une belle longueur moyenne de 1,80 mètre pour les femelles et de 1,20 mètre pour les mâles, c’est une espère qui conserve un petit diamètre de corps, contrairement au python royal. Sa couleur naturelle est plutôt orangée avec des taches rouge foncé cernées de noir, mais il se décline en de multiples coloris en raison des sélections opérées par l’homme.
Avec une espérance de vie moyenne de 15 à 20 ans, ce serpent est une espèce diurne, ce qui le rend généralement plus attractif que le python royal qui est nocturne. En outre, il est bien plus actif, ce qui ne l’empêche pas d’être pacifique. En effet, ce n’est pas une variété agressive, même s’il peut mordre en cas de stress intense. Quoi qu’il en soit, sa morsure n’est pas des plus douloureuses.
Facile à élever et peu exigeant, il se nourrit essentiellement de souris. Il se contente même de souris congelées, ce qui facilite son alimentation pour les terrariophiles rebutés par ce type de régime.
Le serpent roi de Californie (Lampropeltis getulus californiae)
Cet autre serpent de la famille des couleuvres est également présent aux États-Unis, mais essentiellement au sud-ouest du pays, de l’Oregon à l’Arizona, en passant par le sud de l’Utah. Plus petit, il mesure en moyenne 1,20 mètre à 1,30 mètre, voire 1,50 mètre pour les plus imposants, mais il conserve un petit diamètre corporel.
Sa couleur naturelle se caractérise par l’alternance régulière d’une bande blanche et d’une bande noire sur toute la longueur du corps, à l’instar d’un damier, mais les sélections naturelles ont produit de nombreuses déclinaisons.
Avec sa durée de vie moyenne de 15 ans, le serpent roi de Californie peut tout à fait être élevé par un terrariophile débutant. Toutefois, il a davantage tendance à mordre que le python royal ou que le serpent des blés. En effet, il est vif et actif, mais surtout peureux et facilement stressé, ce qui le pousse à vouloir impressionner ses adversaires par des sifflements ou des battements de queue, avant de mordre s’il l’estime nécessaire.
Ce serpent original est une espèce dite semi-arboricole, ce qui nécessite un habitat spécifique. Toutefois, il n’est pas très exigeant en matière de température et d’humidité. Soulignons enfin que le serpent roi de Californie peut manger des souris, mais qu’il est avant tout ophiophage, ce qui signifie qu’il se nourrit de serpents, dont des individus de sa propre espèce.
Comment élever un serpent en terrarium ?
Les serpents fascinent de plus en plus d’amateurs. Mais il ne faut pas oublier que ces animaux ont des besoins et qu’il n’est pas toujours simple de reproduire les conditions nécessaires à leur survie au sein d’un terrarium.
Pour vous aider au mieux dans cette aventure, découvrez nos conseils pour bien choisir le terrarium de votre futur compagnon.
La taille du terrarium
Il est recommandé de respecter le biotope et le microclimat d’origine du serpent, ce qui peut complexifier le choix d’un terrarium. Selon les espèces et leur mode de vie, cet abri devra être plus ou moins grand, plus ou moins haut, plus ou moins large et plus ou moins équipé. Généralement, il est conseillé d’investir dans un terrarium de plus petite taille pour un jeune serpent et de changer pour un plus grand modèle lorsqu’il devient adulte, et ce, pour éviter tout stress et inconfort inutiles.
La taille du terrarium sera ensuite à adapter à l’espèce choisie, notamment à son habitude de vie.
- Pour les serpents semi-arboricoles, qui vivent au sol et dans les arbres (serpent des blés, serpent roi de Californie, python royal, boa constricteur, etc.), il faudra investir dans un terrarium long, large et haut, équipé de roches, de branches et de multiples cachettes.
- Pour les serpents arboricoles, qui vivent essentiellement dans les arbres (Morelia bredli, etc.), il faut prévoir un terrarium haut garni de branches de tailles et de hauteurs variées.
- Pour les serpents fouisseurs, qui aiment se cacher dans le substrat (serpent à groin, couleuvre à nez mince), un terrarium grand, large et de moindre hauteur suffit. En revanche, il lui faut un substrat de qualité et d’épaisseur suffisante.
N’hésitez pas à demander conseil au vendeur afin que celui-ci vous oriente vers les meilleurs choix à faire en matière de terrarium en fonction de l’espèce adoptée.
Le matériau
On distingue trois types de matériaux pour les terrariums pour serpent.
- Le verre : lumineux, solides et esthétiques, ces terrariums sont faciles à nettoyer et à chauffer, mais ils restent fragiles, lourds à manipuler et coûteux.
- Le PVC : résistants, isolants et durables, les terrariums en PVC sont faciles à nettoyer et ils peuvent se superposer pour élever plusieurs espèces sans occuper trop d’espace. En revanche, ces modèles sont relativement onéreux.
- L’OSB : économiques, ils se composent d’une structure en OSB avec une façade vitrée. Faciles à chauffer dans la mesure où ils conservent bien la chaleur, ils sont en revanche plus difficiles à nettoyer, notamment en raison de leur sensibilité à l’humidité.
Les aménagements
Le terrarium est le lieu de vie de votre serpent. En conséquence, il doit respecter le plus possible ses conditions de vie en milieu naturel, ce qui est loin d’être toujours facile.
- La température : les serpents apprécient les températures variées, ce qui nécessite, au sein du terrarium, des points chauds et des points froids un peu partout, c’est-à-dire à la fois au niveau du sol qu’en hauteur. Il faudra donc veiller à installer des espaces plus chauffés (par des lampes ou des plaques chauffantes) et contrôler leur température avec un thermomètre ou un thermostat.
- La lumière : le serpent a besoin de lumière pour se développer. Il lui faut des rayons UVB pour synthétiser la vitamine D3, raison pour laquelle une lampe adaptée sera nécessaire.
- L’eau : les serpents ont besoin d’eau et apprécient de se baigner. Il faudra donc équiper le terrarium d’un abreuvoir bien dimensionné, mais pas trop haut pour que l’animal puisse y entrer et en sortir sans difficulté.
L’emplacement
Les serpents ont besoin de tranquillité. Installez le terrarium dans une pièce calme, à l’abri du passage et des bruits, mais également tempérée pour ne pas impacter l’équilibre intérieur. En outre, il vous faudra placer son espace en hauteur pour limiter le stress.
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