Si vous vous intéressez au jardinage avec un peu d’acuité, vous avez forcément entendu parler des repères phénologiques, basés sur la phénologie ; venant du grec ancien phaínô qui signifiait « montrer, apparaître » et lógos pour « discours » au sens de « savoir, de sciences ». Le Petit Robert définit la phénologie comme « l’étude des variations, en fonction du climat, des phénomènes périodiques de la vie végétale et animale » avec un sens très proche de celui de la bioclimatologie.
Origine de la phénologie
La naissance de cette science des phénomènes périodiques influencés par les variations saisonnières (température, hygrométrie/pluviométrie, durée du jour, etc.) remonte à des temps très anciens puisque partout dans le monde, depuis des siècles, les populations observent les phénomènes naturels et en tirent des conclusions qui sont devenues des savoirs de la culture populaire à l’origine de dictions transmis au fil du temps. C’est seulement au début du XXème siècle, vers 1907, que le terme a été créé.
La phénologie a donc contribué à rendre scientifiques les savoirs populaires. Par exemple, chacun le sait, il est impossible de planter son basilic en extérieur au même moment à Aix-en-Provence et à Pontarlier car les températures ne sont pas les mêmes et le démarrage du printemps est décalé dans le Doubs par rapport aux Bouches-du-Rhône. Ceci est normal mais lorsque l’apparition de tels évènements phénologiques est anormalement décalée, cela conduit à s’interroger sur les bouleversements du changement climatique.
La phénologie nous contraint à mieux et davantage écouter et être en lien avec la nature : apparition des bourgeons, floraison des Prunus et Malus, ponte des grenouilles, départ et arrivée des hirondelles, sortie des premières abeilles, changement de couleur des feuilles…
Comment utiliser la phénologie au jardin ?
Si vous prenez l’habitude, chaque année de noter les dates d’observation des mêmes phénomènes relatifs à la faune et la flore (Forsythia en fleurs, chant du coucou…), cela vous renseignera sur les températures du sol et donc sur « votre » bon moment pour semer, planter, tailler ou traiter. A posteriori, cela pourra vous aider aussi à comprendre un échec de culture. Voici quelques exemples utiles :
- floraison du Forsythia : débuter les semis des légumes feuilles et des pois, tailler les rosiers,
- débourrement des arbres fruitiers : débuter la taille des fruitiers, traiter contre les chenilles,
- floraison du cornouiller mâle (Cornus mas) : achever les plantations d’arbres et arbustes en racines nues,
- le gazon a besoin de sa première tonte, au vu de sa hauteur : la température du sol est d’environ 6°C, débuter les semis de radis, épinards, laitue, les poireaux, persil et la plantation des oignons et échalotes,
- floraison des pommiers : la température du sol est d’environ 12°C, débuter les semis de bettes, carottes, betteraves, choux, céleri, pomme de terre, poser les pièges à phéromones contre la chenille, tordeuse orientale des fruitiers,
- floraison du lilas (Syringa vulgaris) : la température du sol est d’environ 18°C, débuter les semis de haricots, courgette, tomate, poivron, aubergine, basilic, concombre, planter les dahlias,
- floraison des roses : planter les semis précédents en place (tomates, poivrons, aubergines, courgettes, concombres),
- floraison des fruitiers ayant besoin d’une pollinisation croisée, et plantation si besoin.
Les arboriculteurs, les viticulteurs, les paysans utilisent ces repères phénologiques pour éviter de rater le moment le plus opportun pour semer, planter, tailler, traiter ou toute autre intervention de prévention. S’ils travaillent en biodynamie, la phénologie leur est encore plus précieuse car ces repères issus de la variation des 4 éléments (Feu, Air, Eau, Terre, ou chaleur, lumière, eau, sol) leur permettent d’optimiser leurs travaux.
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