Chez le chat comme chez tout être vivant, la peur est un phénomène normal, et même vital ! En effet, l’instinct de peur permet d’éviter le danger et de préserver l’existence d’une espèce face aux risques que représentent ses prédateurs et les autres sources potentielles de mort. Néanmoins, la peur ne doit pas devenir maladive et un chat qui a peur de ses congénères peut légitimement préoccuper son maitre. Faisons le point.
Comment le chat manifeste-t-il sa peur ?
D’ordre général, le chat qui a peur d’un autre chat cherche à fuir et non à affronter l’objet de sa crainte. Il se réfugie en hauteur afin d’être hors d’atteinte de celui qu’il perçoit comme un danger ou une menace tout en gardant la possibilité de le garder à l’œil. En conservant son « ennemi » dans son champ de vision, il s’assure de pouvoir agir comme il le faut en cas de menace directe.
Le chat apeuré adopte une position caractéristique, avec le poil hérissé (sa queue peut doubler de volume) et le dos courbé.
Néanmoins, selon l’intensité de sa peur, la durée de la présence de l’autre chat ou encore s’il se trouve dans l’incapacité de fuir, le matou peut manifester d’autres troubles. Dans ce cas, le chat peut se montrer agressif, pour se défendre. Il peut également marquer son territoire par les urines ou les sécrétions d’hormones anales. En cas de stress, il peut aussi uriner par incapacité de contrôler sa peur, devenir malpropre ou au contraire se toiletter de manière excessive. Des troubles digestifs et alimentaires sont également possibles.
Pourquoi un chat a-t-il peur des autres chats ?
Dans la majorité des cas, lorsqu’un chat a peur de ses congénères, la source de cette crainte se trouve dans son passé. En effet, un animal qui a connu une expérience traumatisante avec d’autres matous – qui a été agressé par exemple – peut exprimer une peur plus ou moins profonde à l’égard de tous les chats qu’il croise. À noter également qu’un chat qui bénéficie d’un accès régulier à l’extérieur peut se faire agresser une fois adulte au point d’en être traumatisé, et ce, sans que son maitre s’en aperçoive. Ne négligez donc jamais un comportement de peur qui vous semble inexpliqué et soudain.
Mais ce n’est pas là la seule cause possible, car l’enfance du chat a toute son importance dans sa relation aux autres, et notamment au travers de l’étape déterminante de la socialisation. Un sevrage trop précoce, une séparation trop précipitée de la maman ou un manque de socialisation peuvent grandement influencer le caractère et le comportement du chaton. S’il ne dispose pas d’un temps suffisant auprès de sa mère et de ses frères et sœurs, il ne saura pas comment interagir avec les autres chats qu’il rencontrera à l’avenir. En effet, la chatte apprend à ses petits à se comporter et à interagir avec les humains, les chats et les autres animaux. Sans cette préparation essentielle, le chaton grandit plus isolé et se montre plus territorial. Si des troubles comportementaux peuvent se manifester, la peur de ses semblables est fréquente.
Enfin, certains chats sont tout simplement des matous dont le caractère n’est pas d’être un dominant, mais plutôt un dominé. La peur des autres est alors répandue.
Quelles sont les conséquences de la peur des autres chats ?
Si le chat qui a peur de ses congénères cherche avant tout à fuir, il peut également faire preuve d’une agressivité soudaine, notamment s’il ne trouve pas d’échappatoire. L’agressivité est un mécanisme de défense qui lui permet de s’imposer face à celui qu’il considère comme son adversaire.
Le chat apeuré peut ainsi chercher la bagarre, par pur réflexe de défense.
Dans ce cas, son maitre a généralement tendance à lui reprocher ce comportement, voire à le punir. Cette réaction, qui peut sembler logique pour l’humain, ne présente au contraire pas de sens pour l’animal qui se sent ainsi injustement rejeté et trahi par celui dont il attend le soutien et la protection. Le chat peut alors se montrer plus refermé sur lui-même, ce qui aggrave encore la situation de peur.
Que faire pour aider son petit compagnon à ne plus avoir peur des autres chats ?
Chez le chat, la peur de ses congénères peut être maitrisée en appliquant les bons gestes. Il est tout à fait possible d’aider son petit compagnon à ne plus ressentir cette angoisse qui lui est devenue naturelle et à se sentir plus serein en présence de ses semblables.
Voici nos conseils pour y parvenir.
Ne jamais forcer un chat !
Il vous faudra faire preuve de patience et ne jamais forcer votre animal à rester en présence d’autres chats. Affronter une peur en s’y confrontant directement peut aider certains humains, mais elle est plus que contreproductive chez nos amis les matous. Il faut attendre, ne pas forcer les choses et laisser l’animal prendre peu à peu confiance de lui-même.
On sépare les espaces
Si le chat peureux vit sous le même toit que d’autres matous, il est primordial de séparer les territoires. Vous éviterez ainsi les conflits. Veillez à ce que chacun ait son propre couchage, sa propre litière et ses propres gamelles.
Au fil du temps, le chat apeuré s’habituera à ceux qu’il entend ou qu’il sent au point de ne plus les percevoir comme des menaces. Lorsque vous lui consacrerez du temps pour les câlins et les caresses, veillez à vous occuper des autres avant afin qu’il sente leur odeur sur vous et qu’il s’y acclimate peu à peu.
Les choses se feront naturellement, rien ne sert de forcer les événements, car vous reviendriez inévitablement à la case départ.
Les hormones apaisantes
Le chat peureux peut être apaisé par la diffusion d’hormones apaisantes et antistress. Celles-ci peuvent être utilisées sous forme d’un diffuseur ou d’un spray vaporisateur.
La consultation vétérinaire
Si vous estimez cela nécessaire ou si le trouble perdure, consultez votre vétérinaire afin qu’il vous oriente vers un comportementaliste animalier. Celui-ci pourra vous conseiller et vous accompagner dans la résolution de cette crainte. Il peut également vous proposer la mise en place d’un traitement médicamenteux.
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