Le bétel (Piper betle) appartient à la famille des Pipéracées comme le poivre noir (Piper nigrum), le poivre rose (Schinus molle) ou la canne d’aveugle (Peperomia) cultivée comme plante d’intérieur. Le genre Piper compte des dizaines de plantes grimpantes et de petits arbres, très largement répandus dans les zones tropicales. Cette espèce, Piper betle, est reconnue pour ses propriétés thérapeutiques, mais ne confondez pas le bétel avec le palmier à bétel ou aréquier (Areca catechu).
Le bétel, pour « chiquer »
Piper betle, ou bétel, est donc une liane, une plante grimpante, dont l’origine se situe en Inde et en Malaisie. Aujourd’hui, sa culture s’est étendue à tout le sud-est asiatique, aux Antilles, à l’Afrique orientale englobant Madagascar.Il s’agit d’une plante de terre acide et de milieu humide et chaud.
Ses larges feuilles cordiformes (en forme de cœur) vert intense présentent des nervures nettement marquées. Leur froissement dégage une odeur très agréable.
Comme chez les autres poivres avec lesquels la liane est cousine, des épis pendants et denses de fleurs s’épanouissent avant de produire des baies
Les feuilles renferment une essence aromatique et l’huile qui en est extraite contient différentes substances actives (bétel-phénol, chavicol, cadinène…) ainsi que des tanins.
Les vertus médicinales du bétel
Ce sont les vertus psychostimulantes et tonifiantes des feuilles qui font la renommée du bétel en phytothérapie, mais également ses atouts aphrodisiaques que la médecine ayurvédique lui attribue depuis des siècles puisque même le Kâmasûtra l’évoquait déjà au VIème-VIIème siècle !
La mastication des feuilles favorise la sécrétion salivaire qui se colore en rouge en produisant une sensation de bien-être, propice à une bonne digestion. Le bétel s’avère également intéressant pour le foie et pour les personnes souffrant de diabète. Parallèlement, les feuilles ont aussi une action vermifuge.
On prête également aux feuilles de bétel des effets bénéfiques sur l’appareil respiratoire (toux, asthme, bronchite) et sur l’hygiène buccale.
En usage externe, l’application de feuilles de bétel aiderait la cicatrisation des petites blessures superficielles et favoriserait le traitement de problèmes cutanés (démangeaisons, acné, irritations vaginales…).
Les chiques de bétel
La mastication des feuilles, en Asie, se fait généralement sous la forme de « chiques » stimulantes : avant de rouler la feuille de bétel, elle est garnie de chaux éteinte, de morceaux de noix d’arec (les fruits de l’aréquier) riches en alcaloïdes, et de divers autres composants comme du tabac, des épices, du menthol, etc.
L’arécoline, la substance psychoactive de la noix d’arec, est à l’origine de la couleur rouge de la salive. Avec le temps, ce mâchouillage abîme la dentition la rendant brun clair évoluant de plus en plus vers le brun foncé. On soupçonne aussi cette pratique quotidienne de millions de personnes d’expliquer l’apparition de cancers de la bouche et de la langue.
Les feuilles de bétel, seules, s’achètent en magasins asiatiques ou sur des sites d’épices asiatiques. Elles s’utilisent de différentes façons :
- en infusion : 1 cuillère à café de feuilles séchées / 30 cl, à faire infuser 8 mn ; les feuilles peuvent servir plusieurs fois, le goût poivré, mentholé voire boisé sera moins intense. Cela fait une tisane rafraichissante et tonifiante.
- en gargarisme : le reste de l’infusion peut être utilisé en gargarisme pour avoir une haleine fraiche et pour satisfaire une bonne hygiène buccale.
- en cataplasme : les feuilles réhydratées s’appliquent sur la peau pour cicatrisation ou pour dégager les bronches.
Dans tous les cas, l’utilisation des feuilles de bétel ne doit pas se faire régulièrement ni intensément.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste. Les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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