On connait bien les mini-légumes, les carrés potagers en hauteur, surélevé, ou les plantations dans des sacs, toutes ces astuces qui permettent de limiter l’encombrement et de parvenir à faire pousser des légumes et des plantes aromatiques sur un espace limité qu’il s’agisse d’un balcon, d’une terrasse ou même d’un petit jardin. Si ces formules peuvent répondre aux besoins des fraisiers, il n’en va pas de même pour des arbres fruitiers : pourtant, il existe des solutions avec les fruitiers nains !
Comment sont nés les fruitiers nains ?
Au milieu du XIXème siècle, l’horticulteur et pépiniériste britannique, Thomas Rivers (1798-1877), qui s’était spécialisé dans la création de nouvelles roses et nouvelles variétés de fruitiers, s’intéresse alors à la culture en pot de fruitiers qu’il avait repérés dans le sud de la France mais qu’il ne pouvait que cultiver sous serre, dans son pays.
Il essaya donc de greffer sur porte-greffe nanifiant, en taillant les racines, ce qui lui donna des arbres ne dépassant pas 60cm de haut s’ils étaient cultivés en pot et atteignant environ 1,5m lorsqu’ils étaient plantés en pleine terre. Il avait réussi à créer des fruitiers nains ! Toutefois, les spécimens ainsi développés restèrent confidentiels car très coûteux à produire.
Il fallut attendre 1964 pour qu’un sélectionneur de fruits américain, Floyd Zaiger, diffuse dans le monde entier les premiers pêchers et brugnoniers nains. Le pommier nain arriva en 1975 puis ce fut le tour de l’abricotier nain en 1980, et la France (INRA) mis au point le poirier nain. Aujourd’hui, la technique est parfaitement maitrisée et les pépiniéristes proposent toutes sortes de fruitiers nains (maximum 2m), y compris prunier, cerisier ou amandier, qui offrent tous des fruits de taille normale, non pas des mini-fruits. Comme ils sont majoritairement autofertiles, vous pouvez n’avoir qu’un seul fruitier, cela ne l’empêchera pas de fructifier.
Où cultiver un fruitier nain ?
Outre les agrumes que l’on voit souvent en pot, tous les fruitiers nains poussent très bien dans un contenant faisant au moins 30cm de diamètre (idéalement 45 à 50cm) qui sera installé sur un balcon ou une terrasse mais ces arbustes nains pourront aussi être plantés en pleine terre dans un jardin exigu.
Bien évidemment, dans la partie méridionale de la France, ils n’auront pas à craindre le froid et ils se développeront généreusement. En remontant plus au nord, la culture en pot permettra d’hiverner ou de protéger du gel les fruitiers les plus fragiles. Selon l’exposition de votre espace, vous pourrez décider du choix des fruitiers :
- au sud, n’oubliez pas que les murs clairs vont réfléchir la chaleur, il ne faudra pas y mettre des fruitiers sensibles dont le feuillage risque d’être brûlé ; tournez-vous vers les agrumes, la vigne, le figuier, l’arbousier ou même le pêcher.
- au nord, seuls le framboisier, le myrtillier, la rhubarbe, voire parfois certains fraisiers, parviendront à pousser. Evitez le pêcher qui sera sujet à la cloque.
- à l’ouest ou à l’est, tous les fruitiers nains réussissent en général puisque les conditions sont les meilleures : pas de soleil brûlant mais suffisamment de chaleur, à l’abri des vents froids.
L’intérêt des fruitiers nains cultivés en pot réside notamment dans le fait que votre investissement ne sera pas perdu au cas où vous devriez déménager car ils pourront faire partie du voyage. En outre, ils sont aisément accessibles pour les traiter au naturel ou les recouvrir d’une protection contre le gel (voile d’hivernage) ou estivale (filet anti-oiseau).
Comment planter un fruitier nain ?
Contrairement à ce que beaucoup de jardiniers amateurs pensent parfois, la culture des fruitiers nains est très simple, demande peu d’entretien et offre rapidement des fruits.
Dans un pot en terre cuite de préférence (évitez le plastique), avec des trous de drainage au fond, déposez une couche de billes d’argile, pouzzolane ou graviers, permettant que l’eau s’évacue facilement. Ajoutez un mélange réalisé avec, à parts égales, terre végétale, sable grossier et compost bien décomposé.
Procédez comme pour toute plantation d’arbres à racines nues ou plantation d’arbres en motte ou conteneur, selon le cas, en veillant bien à ne pas enterrer le point de greffe lorsque vous rajouterez le substrat. Tassez et arrosez.
Si vous avez la place et l’envie, profitez-en pour installer au pied des fruitiers nains en pot, des aromatiques et fleurs aux vertus répulsives de parasites (sauge, thym, basilic, ciboulette…).
Comment entretenir un fruitier nain ?
Dès que les beaux jours arrivent, les arrosages devront être quasi quotidiens sans être excessifs : il peut être intéressant si votre terrasse devient un petit verger d’installer un système d’arrosage goutte-à-goutte automatique avec programmation. En hiver, vous devrez parfois arroser également lorsque le temps sec tend à durer.
Durant la période de croissance des apports d’engrais biologiques seront bénéfiques, tout autant qu’une sorte de paillis de compost bien décomposé déposé au pied du fruitier, au printemps et à l’automne.
La taille se résume à un éclaircissage et un équilibrage permettant de conserver une silhouette harmonieuse à l’arbuste. D’ailleurs, pour un pommier, préférez une forme colonnaire qui prendra moins de place et créera une originalité.
Le rempotage se fera au printemps, seulement les 4 ou 5 premières années, en prenant un pot de quelques centimètres de plus à chaque fois. Par la suite, vous procèderez simplement à un surfaçage sur 5cm.
Enfin, dépliez votre transat, et dégustez vos fruits !
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