La tomate (Lycopersicon esculentum) s’impose, chaque année sans conteste, comme le produit phare des marchés, des potagers et des assiettes. Les grands comme les petits consomment et aiment cultiver la tomate même en pots sur un balcon, à défaut de pouvoir le faire au jardin. Mais après les semis de tomate, entre la plantation des pieds de tomates et la fin des récoltes, les pieds restent en place environ 5 mois, ce qui leur laisse le temps d’être victime de nombreuses attaques liées aux aléas naturels, aux ravageurs ou aux maladies.
Eradiquer les ravageurs de la tomate
L’association de plantes favorables au bon développement de la tomate est une technique bien connue destinée à repousser les ravageurs potentiels. Ainsi, l’œillet d’Inde (Tagetes) à proximité va éloigner les nématodes qui s’attaquent aux racines de la tomate.
Pour faire fuir la noctuelle de la tomate,la bourrache est une plante compagne intéressante, surtout si elle est complétée par l’installation d’abri à chauves-souris et de nichoir à mésanges, tous deux prédateurs de l’insecte ravageur. Toutefois, si l’invasion perdure, il faudra faire une pulvérisation de Bacillus thuringiensis (BT)
Les aleurodes ou mouches blanches qui empêchent les fruits de mûrir en devenant durs peuvent être perturbés par la plantation de thym, basilic et œillets d’Inde autour des pieds de tomates. Sinon, les coccinelles lâchées sur la culture vont agir comme prédateurs des mouches blanches.
La mineuse sud-américaine de la tomate (Tuta absoluta) a fait son apparition en France en 2009 et la larve du papillon fait d’énormes dégâts sur la tomate pouvant anéantir toute une récolte. A ce jour, seules les pulvérisations à base de Bacillus Thuringiensis (BT) sont à envisager.
Les pièges à phéromones peuvent être également utilisés selon les insectes puisque les hormones sexuelles, base du fonctionnement, sont différentes.
Recouvrir les tomates d’un filet anti-insectes est une fausse bonne idée car s’il va refuser l’approche des insectes ravageurs, il va aussi empêcher l’accès des pollinisateurs et sans eux, vous n’aurez pas de fruits !
Lutter contre les maladies de la tomate
Lorsque vous établissez le plan de votre potager, ne prévoyez pas de rassembler au même endroit toutes les solanacées (pommes de terre, aubergine, poivron…) parce qu’elles risqueraient de se transmettre les maladies, étant toutes sensibles aux mêmes. Mais vous pouvez éviter la monoculture et panacher les variétés de tomates qui existent par milliers. Pour vous aider, Pascal Antigny en recense déjà 250 dans son Guide des tomates* décrites et photographiées, avec de nombreux conseils (graines, maladies, parasites…).
Le mildiou du au champignon pathogène, Phytophtora infestans, se développe par temps humide lorsque la température se situe entre 17 et 25°C. Une fois présent, il est très difficile de s’en débarrasser. La décoction d’ail utilisée en pulvérisation donne de bons résultats pour arrêter son développement mais le mal qui est fait ne sera pas réparé.
La pourriture grise (Botrytis cinerea) forme un feutrage gris sur les feuilles par temps humide et ambiance confinée, puis s’installe sur les fruits. La décoction d’ail sera utile uniquement en prévention.
L’oïdium ou pourriture blanche crée un feutre blanc et s’installe quand il fait chaud en journée et frais la nuit par exemple. Là aussi, la prévention avec la décoction d’ail peut donner de bons résultats mais si elle est déjà là, vous devrez supprimer les parties atteintes.
L’origine de la tomate, sud-américaine, explique qu’elle soit si sensible aux maladies cryptogamiques qui trouvent sous notre climat à la fois doux et humide lorsque la tomate croit, les conditions idéales pour se développer.
Le cul noir de la tomate, l’alternariose, à ne pas confondre, touchent aussi fréquemment les tomates tandis qu’un nouveau virus ToBRFV a fait son apparition dans l’Hexagone en 2020. La liste des ravageurs et maladies de la tomate n’en finit pas de s’allonger !
* Editions Delachaux et Niestlé – 304 pages – 1 avril 2021 – 24,90 €
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