Le droit à la prise en copropriété a été récemment révisé et assoupli le 1er janvier 2021. Ce droit permet à tout conducteur de véhicule électrique vivant en copropriété de solliciter la mise en place d’un dispositif de recharge sur sa place de parking privée, à ses frais.
Si, en principe, le syndic de copropriété ne peut s’opposer à une requête formulée en bonne et due forme, deux motifs sont toutefois opposables. Découvrons les spécificités du droit à la prise en copropriété et les moyens de le faire valoir en toute légalité.
Qu’est-ce que le droit à la prise en copropriété ?
Le droit à la prise en copropriété est un dispositif issu du décret du 25 juillet 2011 et assoupli le 1er janvier 2021 qui permet aux propriétaires, aux locataires et aux occupants d’une place de parking d’installer une borne ou une prise de recharge individuelle pour véhicule électrique à leurs frais. Ce droit à la prise en copropriété concerne tous les emplacements de stationnement, qu’ils soient en intérieur ou en extérieur, ouverts ou fermés, au sein de la copropriété.
Dans ce cadre, le syndic de copropriété dispose d’un délai de trois mois pour s’opposer aux travaux d’installation après réception de la demande écrite du copropriétaire, et ce dernier peut commencer les travaux d’installation dans un délai de trois mois après accord ou silence du syndic. À noter que ces délais ont été raccourcis puisqu’ils étaient auparavant de six mois.
Une fois l’accord établi, le syndic doit permettre à l’installateur agréé du dispositif de recharge d’accéder aux locaux techniques afin d’étudier la conception électrique et de proposer un devis au copropriétaire demandeur. Il est à noter que ce type d’installation prévoit la mise en place d’un dispositif de comptage individuel de la consommation électrique prévu à l’utilisation de la borne ou de la prise de recharge, car seul le propriétaire de cette installation sera chargé de payer cette consommation électrique spécifique.
Dans la majorité des cas en effet, le raccordement électrique de la borne ou de la prise de recharge pour véhicule électrique est effectué sur le compteur électrique des parties communes. Il est alors nécessaire de mettre en place un compteur individuel pour permettre de mesurer les consommations électriques liées à cette utilisation spécifique. Il n’est pas obligatoire de souscrire un abonnement de service spécifique, mais le sous-comptage individuel est en revanche exigé.
Comment faire valoir son droit à la prise en copropriété ?
Formuler sa demande
Si vous souhaitez faire valoir votre droit à la prise en copropriété, la démarche à suivre est simple.
- En tant que demandeur, vous devez informer le syndic de copropriété de votre projet d’installation d’une borne ou d’une prise de recharge pour véhicule électrique sur votre place de parking. Cette première demande peut être orale pour faciliter vos démarches et permettre un accès aux installations électriques en place au futur installateur potentiel du dispositif.
- Il vous faut ensuite impérativement effectuer une même demande par écrit et l’adresser au même destinataire par courrier recommandé avec accusé de réception. Votre courrier doit idéalement par ailleurs demander à ce que votre projet soit inscrit à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale de copropriété.
- En outre, vous devez adresser au destinataire de votre courrier un dossier technique qui présente un schéma d’implantation de votre projet et une description détaillée des travaux à effectuer. Ces documents ne pourront vous être fournis que par un professionnel de l’installation des bornes de recharge en copropriété.
Une opposition est-elle possible ?
Par définition, le droit à la prise ne peut être refusé au demandeur qui en sollicite la requête dans le respect des démarches à effectuer. Il est préférable que le projet soit présenté lors de l’assemblée générale de copropriété, mais il n’est soumis à aucun vote, ce qui ne lui voue qu’un titre informatif. Même si le refus n’est pas envisagé, rien ne vous empêche de bien informer votre voisinage pour éviter toute mésentente par la suite.
Néanmoins, il faut savoir que dans les faits, le syndic de copropriété dispose de deux motifs légaux pour s’opposer à votre projet :
- la préexistence d’une borne ou d’une prise de recharge,
- la décision de mettre en place une solution de recharge commune ou collective.
Si le syndic de copropriété entend vous refuser votre projet en vertu de l’un de ces motifs, il dispose de trois mois pour le faire savoir à la réception de votre courrier de demande. Passé ce délai de trois mois et sans réponse du syndic, vous êtes en droit de commencer vos travaux d’installation.
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